Avant de commencer ce billet (le 100ème, déjà!), je voudrais remercier toutes les personnes qui viennent mettre des commentaires sur ce blog. Je reconnais de nombreuses personnes du forum Montessori ;-) En ce moment, je manque un peu de temps pour répondre, mais vos messages me vont droit au coeur et m’encouragent à trouver du temps pour continuer à poster.
Mais revenons à Clémence. Ces temps-ci, elle traverse une période un peu difficile. Est-ce lié au déménagement? à l’âge? Son autonomie lui fait parfois croire qu’elle peut décider et choisir au même niveau qu’un adulte sur tous les points et accepte difficilement les contraintes. Nous mettons le maximum d’huile dans les rouages, mais il reste tout de même de points où Clémence n’a pas le choix, et cela lui est difficile: elle râle, elle conteste, elle fait même preuve d’une certaine insolence. Il lui faut retrouver sa juste place dans la famille et comprendre que si elle peut beaucoup, elle ne peut pas non plus tout faire.
Au plan des apprentissages, je constate également une sorte de “recentrage”. Après la période effrénée de l’apprentissage des lettres, la demande des chiffres, elle a subitement fait machine arrière depuis une semaine environ. Elle ne veut plus entendre parler des chiffres et des lettres pour le moment. Dans la classe, seule la Vie Pratique l’attire. Elle a même eu une période où elle disait qu’elle ne voulait plus faire d’activités du tout. Quand elle disait cela, il n’y avait qu’une seule chose qui l’intéressait: danser.
Pendant la période du déménagement, j’ai montré à Clémence la cassette vidéo d’un gala de danse. Elle s’en est gavée et depuis, elle danse tout le temps, utilisant des éléments pris dans les chorégraphies qu’elle a vues. Je pensais l’inscrire à un cours de danse (elle en rêvait), mais il faut avoir 4 ans révolus. A défaut, nous attendons une réponse pour une activité de gym 3-6 ans.
La fin de la semaine dernière a donc été un peu éprouvante dans la classe: Clémence n’arrivait pas à se poser: elle sautait, gigotait, dansait, choisissait tant bien que mal 3 activités de Vie Pratique qu’elle expédiait et puis, il fallait sortir. Dehors, elle commençait par danser et courir un moment, puis s’occupait spontanément de son potager.
Et puis, hier, je suis enfin montée dans la classe avec du scotch et j’ai mis la ligne dans la classe. Clémence trépignait d’impatience et de joie. Sitôt collée, sitôt inaugurée!
Je me suis mise moi aussi sur la ligne et ai rappelé les règles: on ne “double” pas sur la ligne. Clémence qui marchait très vite a dû apprendre à s’arrêter et attendre s’il elle voulait avoir la sensation d’être “la première”. Elle a dû également contrôler sa vitesse pour ne pas se retrouver derrière moi. Nous avons tourné ainsi un certain temps. Puis, je suis allée m’asseoir sur le matelas pendant qu’elle continuait encore quelques tours...
Ensuite, je n’en ai pas cru mes yeux: Clémence, posée, est allée prendre son livre-ardoise de graphisme et s’est installée à une table où elle a travaillé dans une grande concentration. Ensuite, elle a passé un moment à observer ses étagères de Sensoriel qu’elle avait complètement délaissées depuis le mois de juillet. A ma grande surprise, elle a fini par choisir un bloc de cylindres. Elle n’y a pas passé beaucoup de temps, mais elle avait l’air très satisfaite d’avoir repris cette activité, comme si elle avait “ré-apprivoisé” le Sensoriel.
Ensuite, elle est allée se choisir 2 activités de Vie Pratique et est venue m’annoncer qu’elle avait terminé ses 3 activités. Son contrat était rempli. Je sentais bien qu’il ne servirait à rien de lui proposer de choisir une autre activité Montessori, mais elle était dans un bel état de concentration. Je lui ai proposé de faire de la peinture, ce qu’elle a accepté avec enthousiasme. L’état de calme auquel elle était arrivée lui a permis de s’investir totalement dans son activité. Elle a peint d’une manière un peu différente des autres fois, utilisant le pinceau de manière plus graphique. Au final, on a toujours des feuilles à peu près recouvertes de peinture, mais c’est maintenant le résultat de traits et de courbes superposés. Elle aussi découvert le résultat du mélange des couleurs 2 à 2 (avant, elle mélangeait tout et n’obtenait que du marron).
Bref, tout ça pour dire que je suis persuadée que c’est le travail préliminaire sur la ligne qui a permis à Clémence d’évacuer son besoin de mouvement, de le canaliser dans une activité qui lui permette d’accéder à la concentration.
Pour terminer, petite visite de la salle de classe:
Et en bonus: la “ligne” de Pauline!
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