La semaine dernière, j’ai présenté les barres bleues à E. J’ai été frappée de voir combien il a utilisé ce matériel de manière extrêmement sensorielle. Il y avait une sorte de jouissance chez lui à prendre les barres entre ses bras bien écartés.
Lors de la présentation, il n’a pas remis les barres dans le bon ordre. J’ai alors commencé à utiliser le petit segment comme contrôle sur les barres que j’avais posées. Arrivée à la première de ses barres, il a vite vu le problème et s’est corrigé tout seul.
Aujourd’hui, il avait un peu de mal à trouver une activité pour démarrer: j’ai donc énuméré des activités pour lui: rien ne l’attirait jusqu’au moment où j’ai dit: “les barres bleues?” Et là, il s’est littéralement jeté dessus avec un vrai bonheur.
Après la séance, comme nous l’avions fait il y a 15 jours, nous avons fait une partie de Memory avec Clémence, E. et sa maman. Comme la dernière fois, il s’est mis à parler librement, sans jamais m’adresser directement la parole mais presque. (Je rappelle que depuis 2 ans et demi, E. n’a jamais adressé la parole à se maîtresse ni parlé à sa mère devant elle et que lorsqu’il travaille avec moi, E. refuse de prononcer le moindre mot à l’exception de rares sons de lettres ou cris d’animaux parfois...).
Ce soir E. n’avait pas envie de partir. Clémence et lui se sont mis à faire les fous et sont remontés dans la classe. Quand je suis montées les chercher, E. est allé droit sur les barres, a pris la grande et m’a dit: “Pourquoi, elle, elle n’arrive pas à attraper les 2 bouts de cette barre?” (nous avions évoqué cela la dernière fois). J’ai répondu à sa question et ensuite, pendant 10 minutes, E. et moi, nous avons eu une véritable conversation!
E. fait vraiment des progrès formidables en ce moment. C’est extrêmement encourageant. Et on sent qu’il a envie d’apprendre. Je pense que les séances d’atelier lui apportent beaucoup, mais je tiens à dire que si les progrès sont si rapides, c’est que nous sommes 4 à travailler avec cet enfant, en plus de ses parents qui lui consacrent beaucoup de temps: il y a son institutrice qui est concernée par sa difficulté et cherche vraiment à le comprendre, une kinésilogue et une psychomotricienne. Et apparemment, nous travaillons toutes dans la même direction et ça a vraiment l’air de payer.
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