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vendredi 21 janvier 2011

Une activité pour l'éducation de la volonté


Récemment, je lisais un post sur le blog de Susan Dyer, The Movable Alphabet. Cette éducatrice faisait le constat que de nombreux enfants autour de 4 ans éprouvent une grande difficulté à choisir une activité et tournent dans la classe sans parvenir à choisir.
Susan Dyer conseille une activité qu’elle nomme «fetching and pairing». Le principe est très simple et peut être réalisé avec de nombreux matériels. Je l’ai montré à Pauline avec un tiroir du cabinet de géométrie. Le tiroir est posé sur un tapis. Un 2ème tapis est déroulé à l’autre bout de la classe ou alors, on utilise une table. J’ai demandé à Pauline d’y apporter toutes les formes du tiroir, ne gardant sur mon tapis que les cadres.
Ensuite, j’ai donné à Pauline un petit plateau, j’ai pointé un cadre avec une baguette chinoise et demandé à Pauline de me rapporter dans son plateau la forme correspondante.


L’exercice possède de nombreux avantages: il fait travailler les enfants dans le mouvement, ce qui est important, à leur âge. Ensuite, il demande à l’enfant de faire un choix. Face à la table ou au tapis, il est seul pour décider quel objet ramener. Puis, lorsqu’il revient, il peut constater la pertinence ou non de son choix et repartir chercher un autre objet si son premier choix ne convenait pas. 
Susan Dyer indique que ce choix permet à l’enfant de progresser dans l’éducation de sa volonté. Lorsque l’enfant de cet âge répond à l’éducateur qu’il «ne sait pas quel matériel prendre», il dit la vérité. Il n’a pas encore suffisamment de maturité pour accéder tout le temps au choix de son activité. Exercer son choix dans un cadre circonscrit lui permet de s’approprier cet acte, d’en mesurer les conséquences et d’avancer dans la voie de l’éducation de la volonté qui mène à la véritable liberté.
D’ailleurs, j’ai constaté que juste après la présentation de cet exercice, Pauline avait une conscience très claire de ce qu’elle voulait faire et qu’elle a enchaîné les activités sans que j’ai besoin de m’occuper d’elle.

Cet exercice a encore un avantage non négligeable: il permet aux enfants de reprendre des matériels négligés et de se les approprier.
 
Lorsque l’enfant a compris le principe avec l’éducateur, on peut proposer à 2 enfants qui s’ennuient de travailler ensemble. C’est ce que j’ai fait avec Liv et Pauline. Elles ont beaucoup aimé travailler ensemble. Malheureusement, il y avait beaucoup d’enfants dans la classe aujourd’hui, avec lesquels j’avais à travailler. Or, au bout d’un moment, l’activité a dégénéré car elles n’ont pas su y mettre fin. Il faut donc que je veille à être disponible lorsqu’elles font cette activité pour repérer le moment où leur temps de concentration est dépassé et les aider à y mettre fin pour passer à autre chose (Susan Dyer a d’ailleurs un très bon article à ce sujet.)



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