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lundi 17 novembre 2008

Où l’on commence même à parler de lecture!




Samedi matin, comme je l’avais évoqué dans mon dernier billet, j’ai appelé Catherine, l’une de mes 2 formatrices. J’avais quelques questions à lui poser, notamment en ce qui concerne l’orthographe du prénom de Clémence. Pour le moment, tant que ça ne la choque pas, elle continue de l’écrire “Clémanse”. je lui présenterai “en” et “c qui fait s” plus tard.

Mais, pendant notre conversation, je suis amenée à relater un petit fait: l’autre jour, prenant sa carte d’activité “nettoyer le miroir”, elle fait semblant de la lire. Je vois bien qu’elle ne lit pas puisque pour elle, l’ensemble des 3 mots tient dans le seul mot “nettoyer”. Néanmoins, après un moment, elle me dit: “nettoyer, j’entends deux fois “é” mais je ne vois pas d’accent...”
A mon grand étonnement, Catherine me dit alors qu’il est grand temps de commencer les dictées muettes: “Si elle en est là, ta petite est sûrement plus proche de la lecture que tu ne le penses.”



Me voilà bien abasourdie. Je pensais que j’étais “tranquille” avec l’écriture spontanée pour un moment et je me voyais commencer les dictées muettes vers décembre.

Samedi après-midi, nous sommes montées dans la classe pendant la sieste de Pauline. J’ai donc sorti la 1ère dictée muette et ai raconté une histoire autour de chacune des 9 images afin que le mot soit bien ancré et si possible, d’une manière affective. (Pas toujours facile avec des mots comme “bac” ou “cor”...)



Mais ce n’est pas tout: lors de cette séance, j’avais enfin confectionné la carte d’activité “écriture spontanée”. Pour l’illustrer, j’avais choisi cette photo:


Quand Clémence l’a eue en main, elle m’a demandé: “Pourquoi c’est écrit nnn a nnn i?” 
Je demande: “Tu comprends ce qui est écrit?”
Elle: “non.”
Moi: “Essaye de le redire, pour voir...”
Elle s’exécute mais ne voit pas.
Moi: “C’est le nom de quelqu’un que tu connais.”
Elle: “Ah oui! Nani!”




Le lendemain, le temps gris ne nous incitant pas à sortir (nous étions en plus sortis le matin), nous montons dans la classe en début d’après-midi. Clémence est très excitée à l’idée de travailler la 1ère dictée muette. Elle est très fière de pouvoir nommer presque toutes les cartes et s’attend à ce que je lui raconte encore des histoires.
Elle est un peu déçue quand elle comprend qu’elle va devoir écrire ces mots et comme elle est un peu fatiguée de notre sortie du matin, elle se lasse vite, d’autant que je la laisse se débrouiller seule, contrairement aux autres fois. Elle s’arrête au bout de 4 mots et cela donne ça:



Elle a joyeusement interverti “l” et “b” et a oublié des sons, mais c’est tout à fait courant au début. quand on laisse l’enfant travailler tout seul.
Je reprends donc en montrant l’image: “qu’as-tu voulu écrire?”
Elle: “as”.
Moi: “je lis “as”. C’est pareil?”
Elle: “oui, c’est pareil”.
Idem pour “os”. Quand on arrive à “bol” et qu’elle a constaté que “bol” et “lo” ce n’était pas pareil, j’enlève toutes les lettres et nous reprenons: “qu’est-ce que tu entends au début de de “bol”?” et ainsi de suite jusqu’à ce que le mot soit écrit complètement.
Idem pour “lac”.
Si Clémence n’avait pas interverti “b” et “l”, elle aurait écrit “bo” pour “bol”. A ce moment-là, je n’aurais pas enlevé les lettres mais simplement dit: “que manque-t-il pour que nous entendions “bol”?”La vérification terminée, il y avait donc ceci sur le tapis:



 Aujourd’hui, Clémence n’a voulu faire ni dictée muette ni composer de mots. Elle a préféré s’orienter vers d’autres activités. Je l’ai laissée faire en la prévenant que nous reprendrions l’exercice dans la semaine.
Mais ensuite, dans la chambre avec sa soeur, elle a retrouvé son bocal de lettres magnétiques que j’avais achetées avant de connaître Montessori, quand elle se passionnait déjà pour les lettres.
Dans un premier temps, elle se contente de les trier par couleur puis s’intéresse à leur son. Par hasard, “L” et “E” se retrouvent côte à côte sur le tapis.

 Clémence soliloque: “e, lll, lll e, le!”
J’étais à côté avec Pauline, je sursaute et je viens voir: “qu’est-ce que tu as dit?” Elle me montre: ““le”, comme dans “le jeton”” 
J’ignore de quoi elle parle mais je cherche le A. Je lui montre: “qu’est-ce que c’est?” 
-“a”. 
Je montre le L: “qu’est-ce que c’est?”
-”ll”

Je place le A à côte du L:”Qu’est-ce que c’est?”
-”lll a”
-”Et ça fait...?”
-”la”
J’essaye ensuite avec I et O, puis je prends un P et un A, elle me dit: “Ça fait “pa”, comme dans “papa” et elle cherche illico un autre P et un autre A, les place et lit triomphalement en passant son doigt sous chaque syllabe: “pa-pa”.
Et nous avons continué ainsi avec d’autre syllabes...
Comme nous avions écrit “ou”, je mets un T devant. Elle prononce “tou” sans problème. Je rajoute un R (elle aime beaucoup son livre des châteaux-forts). Elle a un peu plus de mal elle veut commencer par le R. Je lui lit le mot, son visage s’illumine de compréhension.



Je compose rapidement M U R. Clémence commence par lire “mmm u rrr” puis trouve “mur!”
Ensuite, nous avons arrêté car nous n’étions toujours pas descendues goûter.

Samedi, Catherine m’avait dit: “tu verras, elle risque de lire avant la 10 ème dictée muette”.
Je crois que ça en prend le chemin...

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