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mercredi 4 mars 2009

L'intelligence de la main




La classe reprend tranquillement. Clémence a l’air heureuse de travailler, prend spontanément des activités, ne rechigne pas quand je lui en propose une. Bref, nous traversons des moments agréables.
Aujourd’hui, elle a essayé de faire une dictée muette avec le petit alphabet. Le travail a été vite fait et dans la bonne humeur. “Je veux toujours travailler avec celui-là. Je ne veux plus jamais utiliser l’autre!” a-t-elle dit en conclusion.



Plus tard, je lui ai proposé de choisir entre 3 activités sensorielles qu’elle ne maîtrise pas encore bien et elle a choisi la table de Pythagore. Elle a failli se décourager car les  petits cartons glissent beaucoup et exigent une grande de concentration. Mais finalement, elle est arrivée à la faire jusqu’à la “famille jaune”, ce qu’elle n’avait jamais réussi auparavant.
Je mesure la portée de paroles que j’avais pourtant entendues dès le 1er stage:
la majorité des enfants ont une intelligence concrète. Ils ont besoin d’un long travail de la main pour arriver à la l’abstraction. Un petit nombre va rapidement à l’abstraction. Mais ce n’est pas forcément un cadeau. Une des difficultés, c’est que la tête va plus vite que la main. Il faut alors que l’enfant accepte de prendre le temps d’amener sa main à la maîtrise. Il faut aussi veiller à ce que l’enfant ne parte pas dans l’abstraction et reste suffisamment connecté avec le concret pour grandir sereinement et harmonieusement.
Je sais que dans sa tête, Clémence est tout à fait capable de recomposer le Table de Pythagore en entier et cela l’énerve de devoir aller si doucement avec sa main pour reconstruire réellement la table avec des petits cartons qui glissent. Mais quelle leçon de patience et de persévérance pour elle!Et à force de patience, sa main devient plus habile et grandit elle aussi.
Si portés à l’abstraction que nous soyons, nous avons des mains. Et ces mains ont une intelligence, nous dit M. Montessori.



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