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vendredi 27 mai 2011

La peinture comme remédiation


Cette semaine j’ai été amenée à utiliser plusieurs fois la peinture comme moyen de débloquer des situations d’apprentissage.
Ça a commencé mercredi avec une petite M. de 8 ans. En CE1, elle a une difficulté de lecture due à la fois au manque d’entraînement en lecture de déchiffrage et à une confusion b/d et p/q. C’est la 1ère confusion qui est la plus handicapante. C’est donc elle que nous avons travaillée d’abord.
Une discussion avec la maman a montré que cette petite fille n’a pas eu l’occasion de fixer correctement les sens de lecture et d’écriture, ce qui a entraîné des phénomène d’écriture en miroir, et de droite à gauche ainsi que des tentatives de lecture de droite à gauche...
Les recherches sur l’acquisition de la lecture montrent que le cerveau du jeune enfant n’est pas latéralisé. Aller de droite à gauche ou de gauche à droite sont strictement équivalent chez lui et ne demandent pas plus d’effort. Pour apprendre à lire, l’enfant doit «sacrifier» un sens et en privilégier un seul. Ses yeux et sa mains doivent s’habituer à aller dans le sens de la lecture et il doit intégrer qu’aller à l’envers n’est pas possible. D’où l’importance accordée à cette compétence en Montessori et l’attention portée très tôt pour privilégier le sens de la lecture dans toutes les activités afin qu’il devienne une seconde nature.
Chez cette petite fille, malheureusement, cela n’a pas été fait et elle fait sans doute partie de ces enfants chez qui la latéralisation ne met pas en place naturellement. Pour y remédier - et vu le peu de temps dont je dispose - j’ai choisi d’utiliser la peinture sur une grande feuille afin de lui faire faire des gestes amples destinés à mieux s’imprimer corporellement.


Puis nous avons fait de même avec le «d» et une histoire d’un monsieur qui porte un paquet très lourd dans son dos.
Quand M. a fini de tracer ses «d», je lui ai demandé de dessiner des «b» et des «d» que je lui dictais. Elle se concentrait bien pour savoir dans quel sens les tracer. Ensuite, je lui ai demandé de «lire» des lettres qu’elle avait tracées.
Après cet exercice, je l’ai envoyée faire une activité de vie pratique puis un exercice de lecture. La confusion était déjà bien atténuée. Quand elle doutait, elle se raccrochait à l’histoire de la dame enceinte ou de l’homme qui porte sur don dos en faisant le geste Borel-Maisonny et elle arrivait à sortir de la confusion. 
Elle est rentrée chez elle avec son grand panneau avec pour consigne de l’afficher dans sa chambre et de refaire cet exercice chez elle si elle veut. Espérons que l’aide apportée sera durable.




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