Aujourd'hui, un article de fond sur un grand sujet classique en pédagogie: Réel et imaginaire.
C'est
LE sujet qui fâche certains stagiaires au cours de la formation, celui
qui suscite le plus d'incompréhension, sans doute parce qu'il va à
l'encontre de certaines idées qui ont le vent en poupe en éducation et à
contre-courant d'un certain consumérisme actuel.
Maria
Montessori a une très haute estime de l'imagination et c'est pourquoi je
vous propose de démarrer en étudiant le concept d'imagination et son
rôle pour comprendre ensuite sa position sur le réel et l'imaginaire en
3-6 ans.
Maria
Montessori consacre régulièrement de longs développements sur
l'imagination dans ses livres. Un chapitre entier du deuxième tome de Pédagogie Scientifique (PS) est nommé "Imagination". Dans L'esprit Absorbant (EA), un chapitre est nommé "Elaboration ultérieure au moyen de la culture et de l'imagination", dans De l'enfant à l'adolescent (EAA),
le chapitre s'intitule "Passage à l'abstraction - rôle de l'imagination
ou la sortie, clef de la culture." Et dans le dernier livre publié, L'enfant est l'avenir de l'homme (EAH),
la conférence XXIV s'intitule "le développement de l'imagination" et
les 3 conférences suivantes traitent aussi de l'imagination.
Rien
qu'à la lecture de ces titres de chapitres, on se rend compte que
l'imagination a une grande importance et qu'elle entretient un rapport
étroit avec l'abstraction et avec la culture.
Ceci est le copié-collé sur la plateforme Blogger de mon ancien blog "Journal Montessori" avant qu'il ne soit définitivement supprimé. Depuis mai 2016, je l'abonde à nouveau pour des articles de fond sur la pédagogie Montessori en 3-6 ans ou sur des publications récentes. Bienvenue à tous, parents ou enseignants. Ce blog est un lieu d'échanges de savoirs et de pratiques.
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Le contenu de ce blog est le reflet de mon cheminement dans la pratique de la pédagogie Montessori et n'engage que moi.
Il ne saurait se substituer à une formation de qualité.
Toutes les photos et les textes sont ma propriété. Nul n'est autorisé à les utiliser sans mon autorisation expresse.
Affichage des articles dont le libellé est Réel et imaginaire. Afficher tous les articles
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jeudi 30 novembre 2017
jeudi 23 septembre 2010
Observer la nature
Dans une classe Montessori, il peut paraître étonnant de voir des bouts de chou faire de la zoologie et de la botanique en utilisant un vocabulaire inconnu à bien des adultes.
Il ne faudrait pas croire qu’il y ait un désir d’élitisme là-dessous. Juste la volonté d’utiliser les merveilleuses capacités de l’enfant à leur juste mesure.
Notre société propose à outrance de la fantaisie et du merveilleux aux enfants dès le berceau. Pourtant, commencez à parler de la nature simple et proche à un enfant et vous le verrez fasciné. Emmenez-le observer une araignée qui tisse sa toile, une coccinelle qui dévore des pucerons et son intérêt s’éveille.
Parfois, il peut commencer par avoir peur. Mais si vous-même, vous faites taire cette peur qui peut être en vous, que vous vous mettez au niveau de l’animal et que vous commencez à parler de la vie de cette petite bête, alors, même l’araignée sera observée et sa toile admirée.
La Zoologie et la Botanique Montessori commencent par là: la connaissance intime avec une nature proche. Avant de parler des éléphants, on commence par observer les araignées, les coccinelles, les lézards, les lombrics, les merles...
Avant de sortir la nomenclature de Botanique, on sort au jardin, on observe, on nomme ce qu’on connaît déjà avant de donner le vocabulaire inconnu.
Il peut sembler pédant de vouloir apprendre tant de vocabulaire à l’enfant. Mais d’abord, rappelons-nous que nous ne lui faisons pas apprendre par coeur. Il retient parce qu’il s’entraîne et qu’il a naturellement une très grande mémoire à cet âge. Et si nous offrons tout ce vocabulaire précis à l’enfant, c’est aussi pour éduquer son oeil. On distingue mieux 2 éléments si on peut les nommer.
«Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement», écrivait Boileau. C’est exactement ce que nous recherchons. Donner les clefs du monde avec le vocabulaire approprié. Prendre l’habitude d’observer les choses en détails, c’est donner les premières clefs de la démarche scientifique.
Pour l’enfant, cela se fait très simplement. Et c’est le début d’une prise de conscience de la beauté et de la fragilité de la nature.
D’autres enfants, dans les cours de récréation de Maternelle sont capables de mémoriser le nom de toutes les cartes Pokémon. Autant utiliser l’esprit absorbant de l’enfant à autre chose!
Alors, chez nous, dès que nous en avons l’occasion, nous observons les plantes et les animaux et nous nous émerveillons. Et puis, progressivement, nous donnons du vocabulaire.
L’étonnant, c’est que ce vocabulaire sera très certainement en grande partie oublié par l’enfant. Mais en lui, il aura la trace de cette acuité du regard, de la précision dans le vocabulaire. Et si, plus tard, son chemin re-croise celui de la Botanique, alors le vocabulaire reviendra très vite, accompagné de toutes les sensations concrètes qui ont présidé à son apprentissage. Une expérience que je n’ai pas vécue, mais qui m’a été rapportée à propos de petits Montessoriens maintenant adultes.
mardi 27 mai 2008
Constitution d'une bibliothèque
Le livres sont déjà bien présents dans le quotidien de Clémence, témoin ce coin bibliothèque bien fourni dans sa chambre. Celle-ci est abondamment pourvue en albums de Petit Ours Brun, T’choupi, Barbapapa, petits albums de la collection Lutin Poche de l’école des Loisirs et autres trouvailles sans compter les nombreux numéros de Popi. C’est là que Clémence vient choisir chaque soir l’histoire que son papa lui lit avant de s’endormir.
La bibliothèque que je commence à constituer est destinée à la salle de classe dans notre future maison. Elle répond à un double objectif: être un support pour les apprentissages “culturels” (biologie, zoologie, histoire, géographie...) mais aussi nourrir les besoins de l’enfant de 3 à 6 ans.
Je me réfère ici à l’excellent cours d’Yvette qu’elle intitule “Réel et Imaginaire”. J’en résume les grandes lignes: l’enfant qui vient au monde est dans une confusion normale entre le Réel et l’Imaginaire; il n’a pas connaissance de la finalité des choses. C’est la connaissance directe de l’environnement qui lui permet de se gérer par rapport à lui-même, aux animaux, aux plantes, aux matériaux, aux autres, au monde... La sortie de la confusion entre Réel et Imaginaire s’effectue vers l’âge de 6 ans.
Entre 6 et 9 ans, l’enfant est dans la période sensible l’imagination qui lui permet entre autre de prendre appui sur ce qu’il a vécu dans le Réel pour extrapoler le Réel inconnu (par exemple, utiliser le souvenir d’une journée d’hiver très froide pour imaginer les conditions de vie dans le Grand Nord).
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