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mercredi 3 décembre 2008

Mise au travail




Depuis quelques temps, nous traversons une période assez désagréable. Quand elle n’est pas dans la classe, Clémence passe son temps à écrire, à décomposer ou joue avec sa soeur. Bref, elle s’active.

Mais à partir du moment où elle entre dans la classe, elle se met à dessiner sur le tableau et éventuellement écrire quelques lettres ou mots, puis elle se vautre sur le matelas. Au mieux, elle prend un livre, au pire elle se tortille sans but, traînasse et renâcle à se mettre au travail.

Quand je lui propose de commencer les activités, j’entends des “je suis fatiguée”, “j’ai pas envie” geignards prononcés par une créature rampante et échevelée d’avoir roulé en tous sens sur le tapis...



Dans la pédagogie Montessori, c’est l’enfant qui choisit ses activités et il peut même choisir de .... ne rien faire! Il est important de respecter ces temps de non-activités. L’enfant généralement recharge ses batteries, digère ce qu’il a fait précédemment ou se prépare à travailler. 

Dans ce cas, cependant, je crois qu’il s’agit d’autre chose. Si je laissais faire, Clémence pourrait passer 2h à ne rien faire et à visiblement s’ennuyer. Je vois bien que ce temps ne lui apporte rien: plus il passe, plus elle s’énerve. 

Sur le site de l’Institut Supérieur Maria Montessori, on peut lire le Décalogue de l’éducateur Montessori. On peut y lire le respect de l’enfant qui se repose, mais aussi la nécessité d’aider l’enfant qui n’arrive pas à choisir une activité et de proposer des activités aux enfants.

Je m’évertue donc à trouver des moyens pour qu’elle finisse par se mettre au travail. D’autant que je sais très bien que ces “j’aime pas les activités” sont surtout de la provocation à mon endroit. Il suffit de la voir une fois qu’elle est partie dans une activité. Même si son niveau de concentration n’arrive pas souvent à atteindre celui que j’ai pu constater chez d’autres enfants, on voit bien qu’elle a plaisir à faire son activité et qu’elle est très heureuse lorsqu’elle a terminé.
La difficulté, bien sûr, c’est que lorsqu’on est la maman et qu’il n’y a pas d’autres enfants dans la classe pour jouer un rôle d’entraînement, on tombe facilement dans l’opposition la plus frontale...
Aujourd’hui, je n’ai pas été tout à fait Montessorienne. J’étais vraiment exaspérée de cette situation (et comme je suis un peu malade, ça n’aide pas à rester zen...). J’ai carrément dit à Clémence que si elle continuait à ne pas vouloir se mettre au travail, je ne voulais plus m’occuper d’elle. Que nous irions l’inscrire à l’école et que moi, je m’occuperai de sa soeur et d’autres enfants qui auront envie de travailler.
C’était un peu violent, mais soudain Clémence a quitté son état larvesque et n’a plus semblé du tout fatiguée!

Elle a enfin commencé à choisir des activités. Il a fallu que je la pousse un peu pour qu’elle n’en reste pas à la simple observation des images de la dictée muette. Avec ce que j’avais observé de son activité au salon le matin, je savais qu’elle avait toutes les ressources pour réussir l’exercice.
Elle a commencé par choisir à nouveau “parasol”. Pendant qu’elle travaillait, je l’ai entendue réfléchir, décomposer. En quelques jours, elle a encore bien progressé. Je l’ai incitée à ne pas s’arrêter là et elle a encore écrit 3 autres mots. Les 2 petites erreurs qu’elle a commises étaient dues soit à un oubli de prendre la lettre après l’avoir identifiée, soit à une inversion de lettres parce qu’elle n’avait pas fait le tour de la table et avait donc composé la syllabe à l’envers!





Après ce travail, elle avait l’air épanouie et s’est mise de bon coeur à la boite de fuseaux qu’elle fait maintenant entièrement sans problème.

Tout cela illustre à merveille une des phrases d’Yvette: “Ce n’est pas le travail qui fatigue, mais de traîner sans savoir quoi faire.”
A mettre en rapport avec un autre principe Montessorien : “l’alternance repose” (voir l’excellent billet de Princesse Petit Pois sur le sujet ;-) )

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