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mardi 21 octobre 2008

Des chiffres plein la tête.




Avant de parler des chiffres qui furent la véritable révélation de la journée, un mot sur la discrimination des voyelles. Clémence a débuté la séance avec la série “j’entends/je n’entends pas O”. Et bien que cette série soit difficile car il y 2 prononciations très différentes pour cette voyelle (le “o” de “bol” n’a rien à voir avec celui “toboggan”), Clémence a réussi un sans faute. Mais surtout, j’ai constaté avec émerveillement combien elle avait encore progressé depuis hier. 
Exemple de raisonnement tenu tout haut: “toboggan”.... “to”. Dans “to”, j’entends “o” alors dans toboggan, j’entends “o”. Ou bien: “chemise”... “chhhhhhhh”...”e”... Dans chemise, j’entends “e”, mais je n’entends pas “o”.


Revenons aux chiffres...


En fin de séance, comme d’habitude, nous travaillons les barres rouges et bleues. Avant l’achat de l’étagère adéquate, les barres étaient rangées trop haut pour qu’elle puisse les voir et les manipuler facilement. Généralement, je ne sortais que les 3 barres de la leçon...
Depuis lundi, les barres sont visibles et Clémence va souvent les regarder. Et avant la leçon en 3 temps, je lui demande de les apporter sur le tapis et de les mettre en ordre (comme on doit le faire normalement).
Aujourd’hui, en sortant les barres, elle a couru vers la boite des chiffres rugueux et elle a fait ceci:



Elle a réalisé toute seule l’association quantité/symboles que nous montrons lorsque l’enfant a appris tous les chiffres rugueux et toutes les barres rouges et bleues.

Cette association lui procure une satisfaction intense et je sens qu’elle voudrait continuer. Mais il nous manque encore quelques éléments.
Voilà un très long moment que nous sommes sur 5,6 et 7 avec les barres. La discrimination visuelle directe a du mal à se faire, mais elle a trouvé toute seule qu’elle pouvait compter les sections et le fait très bien. Cela me paraît suffisant et j’ai peur qu’à attendre une hypothétique reconnaissance visuelle directe, elle ne se dégoûte.
Je décide donc de passer à 8, 9,10. Et là, surprise, je m’aperçois qu’elle a une très bonne connaissance sensorielle de ces barres: elle les a associées à l’écartement de ses bras. 8, c’est exactement la largeur de ses bras ouverts, paume à paume. 9, elle peut à peine la tenir par le bout de ses doigts, et 10, elle ne peut plus du tout la tenir de bout en bout. Résultat, nous allons beaucoup plus vite sur ces 3 barres que pour les 3 précédentes.



Ensuite, Clémence passe beaucoup de temps à ranger ses barres selon un petit rituel bien à elle, ce qui lui permet d’en avoir une connaissance intime.










Après la séance de barres rouges et bleues, elle était avide de découvrir 3 nouveaux chiffres rugueux et ravie de voir qu’après ceux-là, il n’en resterait qu’un seul.
Mais son désir de chiffres n’était pas étanché. Elle tourné et viré devant l’étagère de mathématique et a fini par retrouver un petit puzzle d’association chiffres/quantités que j’avais fait en juin et qui n’avait pas accroché. Le puzzle ne va que jusqu’à 5 pour l’instant, ce qui correspond à merveille avec ses connaissances actuelles.





Mais le puzzle n’avait pas encore étanché sa soif. Elle lorgne sur la boite de fuseaux mais je ne veux pas brûler les étapes: bientôt, très bientôt.
Elle repère alors la boite de l’escalier de perles pour la 1ère boite de Seguin. Je le lui avais montré il y a fort longtemps. Trop tôt, beaucoup trop tôt! Mais aujourd’hui, elle peut le prendre.
Elle met l’escalier en place avec une grande facilité, comme si elle transposait les connaissances acquises avec les barres rouges et bleues sur ce matériel qui suit le même principe, finalement.
Et tout à coup, magie, elle synthétise tous les éléments ensemble et me fait ceci:



Je crois bien que je ne m’étais pas trompée en proposant les barres rouges et bleues un peu plus tôt que prévu...


Edit d'avril 2012: copier/coller de 2 commentaires:



2 COMMENTAIRES 
J'ai trouvé la réponse à ma question en continuant ma lecture !
On ne dis pas à l'enfant qu'il peut contrôler le "nom" des barres en comptant les sections, mais il le découvre souvent tout seul. C'est exactement ce qui s'était passé avec mes élèves. Mais au-delà de 5, les choses devenaient vraiment difficiles pour certains d'entre eux ...
Je cherche une solution pour les aider ...
???
mercredi 20 juillet 2011 - 12:30
Bravo à Clémence, voici des compétences fabuleuses pour une si petite fille !
mercredi 20 juillet 2011 - 12:32



Oui, les enfants comptent naturellement jusqu'à 5. Après, il faut vraiment du temps pour que cela s'imprègne en eux. Ce matériel prend généralement beaucoup de temps. Nous avons tendance à le croire simple voire simpliste, en fait, il est fondamental. Il n'est pas rare de voir des grands de primaires qui ne l'ont pas acquis...
Mais si on laisse les semaines voire les mois nécessaires à l'enfant, alors, tout va très vite par la suite.

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