Le contenu de ce blog est le reflet de mon cheminement dans la pratique de la pédagogie Montessori et n'engage que moi.
Il ne saurait se substituer à une formation de qualité.
Toutes les photos et les textes sont ma propriété. Nul n'est autorisé à les utiliser sans mon autorisation expresse.
Affichage des articles dont le libellé est concentration. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est concentration. Afficher tous les articles

mercredi 10 octobre 2018

Démarrer sa classe en pédagogie Montessori



Il y a 2 ans, j'écrivais un long article dans lequel je vous donnais 12 conseils pour démarrer Montessori dans sa classe.
Aujourd'hui, je reviens sur ce sujet quasiment inépuisable. Tout ce que j'ai écrit dans l'article précédent reste d'actualité et vous pouvez le consulter si vous ne l'avez pas déjà fait.
Dans l'article d'aujourd'hui, je vais aborder la partie plus concrète de la mise en place dans la classe, m'appuyant sur mon expérience récente de mise en place de la pédagogie Montessori pour un groupe de 17 enfants.

Quand on se documente sur Montessori, on trouve beaucoup de renseignements sur le fonctionnement d'une classe normalisée. Autrement dit un cadre presque idyllique où les enfants sont autonomes et peuvent passer 2h30 à 3h en activité sans coupure.
Mais quand on démarre avec une classe de 20 ou 30 enfants qui n'ont pas l'habitude de ce fonctionnement, il est illusoire de penser qu'on arrivera à ce qu'on lit dans les livres ou dans les blogs sans un temps d'adaptation.

Vous pouvez avoir une excellente formation, de l'expérience, une superbe classe, spacieuse, lumineuse et toute équipée, si on vous donne un groupe même de 10 enfants et a fortiori de 20 ou 30 enfants, il faut pas espérer pouvoir obtenir un fonctionnement de classe 100% montessorien dès le départ.
Vouloir le faire malgré tout ne peut qu'amener à travailler dans des conditions éprouvantes où adultes comme enfants se sentiront mal. L'adulte peut rapidement être amené à s'énerver, à en vouloir aux enfants ou à douter de lui-même. Le résultat sera bien souvent l'abandon du fonctionnement montessorien avec une grande amertume.

Certaines personnes peuvent laisser penser qu'une connaissance des besoins de l'enfant et de l'amour suffisent à se lancer mais il n'en est rien. Il faut se préparer à une période de transition qui sera de toute façon fatigante mais au terme de laquelle on peut espérer une belle surprise.
Voici donc quelques pistes très concrètes pour se lancer:

mercredi 27 juin 2018

Plateau de vie pratique: Les changer ou pas?



Voici un sujet de réflexion que j'ai en tête depuis un bon moment pour ce blog. Lors de mon dernier stage de niveau 3, il y a 2 mois, je l'ai d'ailleurs soumis à mes stagiaires en exercice de groupe. Ce fut l'occasion d'un beau moment de réflexion puis de discussion. Aujourd'hui, je vous partage le fruit de mes réflexions sur le sujet.

De quoi s'agit-il?


Sur le net, et particulièrement dans une partie du monde anglo-saxon, il est d'usage pour certains éducateurs de changer régulièrement une partie de plateau de vie pratique et de les "saisonnaliser" c'est à dire d'utiliser des éléments ou des couleurs en rapport avec les saison ou les fêtes. Par exemple mettre du maïs pour les versés et un code couleur orangé au moment de l'automne, proposer un transfert de petits œufs décorés au moment de Pâques ou de flocons en feutrine pour Noël.

Quels avantages?


Le premier argument invoqué par les partisans de cette pratique est de soutenir l'intérêt des enfants pour les activités. C'est en effet un trait universel que nous sommes attirés par la nouveauté. Introduire un changement dans les plateaux et activités de vie pratique sera immédiatement remarqué par les enfants qui voudront généralement essayer le nouveau plateau. Les enfants retourneront alors à certaines activités qu'ils avaient délaissées depuis plusieurs semaines ou mois.

lundi 12 septembre 2016

10 conseils pour bien démarrer Montessori à la maison

En cette période de rentrée, voici un article pour vous aider dans vos ateliers Montessori avec vos enfants, en IEF ou éventuellement en plus d'une scolarisation.
Lors d'un prochain article j'aborderai la mise en place dans une classe, mais, si vous êtes enseignant(e), n'hésitez pas à lire ce billet, il contient des idées que vous pouvez aussi reprendre dans votre classe.

Un souvenir de la pièce Montessori en 2010 avec Clémence et Pauline...

Voici donc 10 éléments importants pour que vos ateliers Montessori se passent bien et que votre (vos) enfant(s) se mette(nt) facilement au travail.
NB: J'ai pris le parti d'écrire au féminin. S'il y a parmi vous des papas lecteurs ou des enseignants, qu'ils veuillent bien me pardonner

1. Croyez en ce que vous proposez

Vous avez décidé de proposer des temps Montesori à votre (vos) enfant(s)? C'est donc que vous avez pris le temps de vous renseigner sur cette pédagogie, sa philosophie, sa progression, ses bénéfices...
Vous avez fait un choix, assumez-le!
Je ne veux pas dire par là qu'il faut foncer tête baissée et que vous n'avez pas le droit de changer d'avis. Mais si vous voulez vraiment tester la pédagogie Montessori, alors allez-y avec conviction.
Rappelez-vous que votre enfant est une éponge. Il absorbe son environnement pour apprendre mais également les émotions.

Si vous êtes incertaines, tendue, anxieuse, si vous n'avez pas l'impression de faire quelque chose de bon pour votre enfant, comment voulez-vous qu'il se sente suffisamment sécure pour être réceptif à votre proposition?

2. Délimitez l'atelier dans l'espace et dans le temps

L'espace Montesori obéit à des critères précis et son utilisation également. Les règles n'y sont pas exactement les mêmes qu'avec les jeux et jouets. Autant il est parfaitement légitime d'utiliser ensemble dînette et poupée ou de s'inventer des mondes avec des éléments de jeu, autant il ne sera pas possible de mélanger 2 plateaux de vie pratique ou de construire des châteaux avec les tablettes de couleurs.

Vous aiderez donc grandement votre enfant en séparant l'espace de jeu de l'espace Montessori.
Autant que faire se peut, un espace hors de la chambre est préférable. Il sera d'autant plus facile de distinguer temps de jeu et temps Montessori.

De même, balisez verbalement le temps d'atelier. "Maintenant, c'est le temps des activités (Montessori)". Et à partir de ce moment, votre enfant est libre de faire tout ce que peut faire un enfant dans une classe Montessori, mais il reste dans cet espace. Ce n'est plus le moment d'aller jouer dans sa chambre. C'est comme au moment du repas.
Intervenez gentiment mais fermement (rappelez-vous le conseil n°1) si votre enfant quitte l'atelier en plein milieu et rappelez-lui qu'il pourra retourner jouer à la fin de l'atelier.

En faisant le choix de la pédagogie Montessori, vous avez fait le choix de mettre votre enfant en contact avec un environnement "préparé", c'est-à-dire un ensemble d'activités destinées à favoriser son autonomie, sa concentration, sa curiosité, sa construction intellectuelle. Ces activités s'utilisent dans un cadre avec des règles peu nombreuses mais précises. C'est une pédagogie différente de l'apprentissage par le jeu libre et vous n'obtiendrez pas les résultats attendus si vous mettez le matériel dans une ambiance de jeu libre.

Ce qui fait la spécificité de Montessori, c'est la philosophie et l'ambiance qui en découle, pas le matériel qui est secondaire.

3. Soyez disponible lors du temps d'atelier.

Lorsque vous êtes en atelier avec votre enfant, oubliez toutes vos autres préoccupation. Vous êtes là pour votre enfant et il doit le ressentir. Laissez vos soucis et projets à la porte!

L'enfant a besoin d'une présence enveloppante: de loin, il sent que vous veillez sur lui. Il doit pouvoir ressentir votre confiance en lui, pouvoir compter sur votre aide et votre encouragement discret.
Il doit aussi pouvoir échanger avec vous ses impressions après une période de grand travail.
L'adulte sécurise par sa présence vigilante, encourage par son regard et sa parole bienveillante et permet la maturation de la confiance en soi par une écoute attentive.

4. Sachez vous faire discrète.

Dans une clase Montessori, l'éducatrice et son assistante s'occupent de 20 à 35 enfants. Leur attention se porte alternativement sur chacun. En IEF, nous n'avons que 1, 2 ou 3 enfants, rarement plus.
Si nous n'y prenons pas garde, le risque, c'est que notre observation pèse trop lourd sur les épaules de l'enfant. Il peut alors adopter l'un ou l'autre de ces comportements:
Soit l'enfant devient dépendant de notre regard et sollicite constamment notre attention. Il ne veut rien faire que sous notre regard et quémande notre appréciation.
Soit au contraire, pour se protéger de notre regard, il peut choisir de ne plus rien faire.

Il faut donc trouver la juste place: apporter la présence enveloppante et préserver l'intimité de l'enfant.
Il ne doit à aucun moment se sentir ni "sous les feux de la rampe" (et donner son activité en spectacle à l'adulte en vue d'appréciations positives) ni "sur le gril" (se sentant épié en permanence et redoutant notre regard).
A nous de trouver comment nous faire discrète. Restons disponible mais ayons notre propre occupation qui nous évite d'avoir les yeux rivés sur notre enfant.
Essayez un instant de vous imaginer, vous, au travail,  avec un supérieur qui vous dise: "Allez-y, faites ce que vous avez à faire, je vous regarde." Dans quel état d'esprit seriez vous?

S'occuper de l'ambiance, prendre des notes, préparer un matériel (attention, c'est à double tranchant, votre enfant peut tout lâcher pour venir vous voir!), s'entraîner à manipuler un matériel... Avec un peu d'imagination, on finit par trouver sa juste place, surtout dès qu'on a plus d'un seul enfant dans l'atelier.

5. Soyez régulière

L'ordre est un besoin essentiel de l'enfant dès la naissance (voir les périodes sensibles de Maria Montessori). Il construit leur rapport au temps, leur logique, leur persévérance, et, au bout du compte, leur intelligence.
A partir du moment où vous vous êtes décidée  faire des ateliers, allez-y chaque jour à une heure régulière. Votre infant va intérioriser le temps de l'atelier. Peu à peu, il sait ce qui se passe avant et ce qui se passe après. Cela le sécurise. Cela participe de la "normalisation", cet affreux mot qui indique que l'enfant agit spontanément en suivant son guide intérieur et se met au travail dans la joie.

Si vous ne faites pas d'atelier pour une raison particulière, expliquez-le à l'enfant. Mais, dans la mesure du possible, évitez de placer des rendez-vous sur le temps habituel de l'atelier, sinon l'enfant ne s'y retrouvera pas.

6. Passez suffisamment de temps dans l'atelier.

Au début, vous planifierez quelques séances plus courtes. Il faut du temps pour que l'enfant ait suffisamment d'activités à sa disposition. Ensuite, essayez de passer 2 à 3 heures dans l'atelier.

J'entends et je lis souvent "Ah, mais le mien (plus rarement "la mienne"!), au bout d'une heure, il tourne en rond, il faut arrêter."
En fait, au bout d'une heure, se déclenche le phénomène de la "fausse fatigue". Maria Montesori en parle longuement dans le tome 2 de La Pédagogie Scientifique lorsqu'elle décrit le rythme de l'enfant.
Si on prend le temps de laisser l'enfant trouver sa prochaine activité, alors, il va se lancer dans un "grand travail". C'est une activité plus difficile que celles qu'il a faites auparavant et qui correspond exactement à son besoin. Elle va capter son attention et le laisser calme et enthousiaste quand il aura fini. C'est là qu'il aura besoin de votre oreille attentive pour vous confier son enthousiasme.

Si on interrompt l'atelier au moment de la fausse fatigue, on empêche le grand travail d'arriver.
Donc proposer un temps ininterrompu d'au moins 2h, c'est un service qu'on rend à l'enfant. C'est ainsi qu'il va apprendre à se concentrer davantage et progresser. Il faut juste gérer le temps de la fausse fatigue: être présent pour l'enfant, ne pas le juger, tolérer un peu d'agitation, lui laisser le temps de trouver une nouvelle activité sans trop intervenir.

7. Donnez à votre enfant les clefs pour accéder à l'autonomie.

Aidez votre enfant en lui donnant le mode d'emploi de l'atelier. Si vous dites à un enfant qui débute: "Ici, c'est pour toi, tu peux travailler comme tu veux, c'est toi qui décides ce que tu fais.", il y a de fortes chances que ce soit trop difficile à gérer pour lui. "Donner la liberté à celui qui n'est pas prêt est une erreur." écrit Maria Montessori dans l'Esprit Absorbant.

Au contraire, dès les 1ères séances, expliquez à votre enfant comment ça va se passer. Cela lui évitera la sensation paralysante d'une trop grande liberté quand on n'est pas encore maître de soi.
La première fois, faites 3 ou 4 présentations, puis dites à l'enfant: "Maintenant, je te laisse reprendre le travail que tu veux." En fonction de sa fatigue, de sa motivation, il reprendra une présentation, ou plusieurs, voire toutes. Lors de cette première séance, montrez-lui aussi les activités qu'il peut prendre sans présentation particulière: puzzle, kappa, pâte à modeler, perles...

Le lendemain dites à l'enfant: "Tu te souviens des activités que je t'ai montrées hier? Tu vas commencer par t'entraîner en les reprenant. Ensuite, je t'en montrerai de nouvelles." Et laissez l'enfant reprendre plusieurs activités avant de vous lancer dans une nouvelle présentation. Ainsi l'enfant intériorise qu'il doit choisir une activité en arrivant dans l'ambiance.

8. Aidez sans relâche l'enfant qui ne trouve pas de travail

Maria Montessori nous explique que la clef qui permet à l'enfant de reprendre les rênes de son propre apprentissage (la normalisation), c'est le travail, l'activité constructive et concentrée.
Proposez inlassablement du travail à l'enfant qui n'en trouve pas spontanément. Sachez identifier le moment où l'enfant ne fait rien parce qu'il se repose après un travail ou observe celui d'un autre, et celui où l'enfant tourne en rond, n'arrive pas à choisir.

L'éducateur, nous dit Maria Montessori, est le trait d'union entre l'enfant et le matériel. Nous sommes dans ce rôle lorsque nous le lui présentons mais aussi lorsque nous l'amenons à l'activité.
Il n'y a pas de recette miracle mais des comportements qui aident: adopter un ton bienveillant, confiant et sûr de soi, aller l'étagère avec l'enfant pour qu'il ait le matériel sous les yeux, bannir la question "Est-ce que tu veux faire ça?", la remplacer par "Quelle activité choisis-tu?".

Si l'enfant a trop de mal, proposez-lui un choix entre 2 activités dont vous pensez qu'elles répondent bien à son besoin. Amenez-le devant ces activités et demandez-lui laquelle il choisit en les montrant et les nommant.
Si ça ne marche pas, vous pouvez essayer le "Tiens! prends cette activité." Si le ton est vraiment bienveillant et convaincu, ça marche souvent. Et à la suite d'une première activité proposée par l'adulte, l'enfant sait souvent mieux ce qu'il veut faire parce qu'il a été mis en activité. Attention, cependant, l'enfant peut encore dire non, vous ne le forcez pas.

9. Ne faites pas de contrat

Bien que pratiqué par l'une de mes formatrices, c'est plutôt une fausse bonne idée, surtout en 3-6 ans.
Le contrat suppose une attente de l'adulte, c'est un début de pression.
Un contrat est un acte juridique qui implique des parties et prévoit des obligations ainsi que des sanctions en cas de manquement.
Que ferez-vous si l'enfant ne remplit pas son contrat? Voulez-vous le sanctionner? Et s'il n'y a aucune conséquence au fait de ne pas le remplir, alors quelle est sa valeur? Pourquoi en faire un?

Le contrat présente des activités "minimales" que l'enfant doit faire. Du coup, il incite certains enfants à ne faire que cela. Il supprime alors le travail du choix et certains enfants ne savent plus quoi faire en dehors du contrat. Ils perdent l'accès à l'activité spontanée qui est la base de la pédagogie. Certains ne travaillent plus pour eux-mêmes mais pour l'adulte, d'autres vont faire durer leur contrat pour ne pas avoir à faire/choisir d'autres activités ensuite. Ils prennent donc l'habitude de travailler de manière déconcentrée.

Je vous en parle d'autant plus à l'aise que j'ai moi-même utilisé le contrat avec Clémence puis pour certains enfants dans les ateliers et au début de l'école. Mais nous en avons vite vu les limites, même si ce système nous a d'abord paru bon. Par la suite, nous l'avons totalement abandonné. Cela générait un peu plus de travail pour l'assistante pour les aider à trouver une activité (et encore! même avec un contrat, il fallait motiver un certain nombre d'entre eux!), mais ensuite, les enfants devenaient beaucoup plus engagés dans leur activité et la qualité de l'ambiance était bien meilleure.
La seule chose que nous ayons faite, suite à la suppression du contrat, c'est de proposer aux enfants les plus âgés une jolie boîte personnelle (décorée par leurs soins) dans laquelle ils retrouvaient des images de leur activités "de grands" du moment (lecture, écriture, dictée muettes, opérations, mémorisations, tables de Seguin). La boîte était régulièrement mise à jour pour qu'il ne reste que quelques activités et ils étaient incités à aller consulter leur boite pour se rappeler où ils en étaient de leur travail et puiser de l'inspiration.

10. Observez, sans lunettes de perfectionniste!

Si vous mettez déjà en pratique les 9 premiers conseils, vous aurez une bonne base de départ.
Ensuite, n'oubliez pas la patience, la confiance, la bonne humeur.
Observez régulièrement votre enfant, non pas à travers le filtre de vos lectures ou de vos visites sur un blog, mais en toute objectivité. Votre enfant est-il concentré (au moins un peu)? Est-il impliqué dans son activité?
Observez ses petites mains, son regard, sa petite moue, ses mimiques. Un jeune enfant peut être très concentré tout en bougeant beaucoup. Prenez le temps de voir au delà du 1er regard.

L'activité qu'il a prise vous a peut-être déçue, vous la pensiez trop facile, il l'a déjà prise beaucoup de fois et vous espériez qu'il en prenne une autre plus difficile. Mais observez-le bien: l'a-t-il prise parce qu'il la maîtrise et qu'il veut se rassurer ou se montrer qu'il est capable, avant de passer à une autre? Ou alors pour vous faire plaisir? Ou simplement parce qu'elle correspond encore à son besoin, malgré toutes vos attentes?
N'oubliez pas ce que nous dit Maria Montessori: "L'enfant est le guide". Mais pour le suivre, nous devons faire preuve d'humilité, savoir le voir tel qu'il est et non tel que nous le rêvons, l'attendons, l'espérons. Posons-nous et ouvrons nos yeux, avec cœur et sensibilité et surtout beaucoup de confiance. Et n'hésitons pas à modifier notre attitude quand nous voyons qu'elle entrave la progression de notre enfant.

On pourrait ajouter bien des choses pour compléter ces 10 conseils. Prenez le temps de les expérimenter. N'hésitez pas à poser vos questions en commentaires ou à partager votre propre expérience et vos petits trucs.
Et surtout, passez de bons moments en atelier Montesori avec vos enfants!


lundi 21 février 2011

Fierté


Après l’avoir délaissé, Pauline a repris le cadre des noeuds, ces derniers temps. Il a fallu que je vienne près d’elle pour la rassurer. J’ai remontré un noeud. Les gestes de Pauline étaient lents, cela demandait un effort de réflexion...
Et puis cet après-midi, la fluidité du geste était là, et la joie de faire presque aussi bien que les grands se lisait sur son visage.


vendredi 21 janvier 2011

Une activité pour l'éducation de la volonté


Récemment, je lisais un post sur le blog de Susan Dyer, The Movable Alphabet. Cette éducatrice faisait le constat que de nombreux enfants autour de 4 ans éprouvent une grande difficulté à choisir une activité et tournent dans la classe sans parvenir à choisir.
Susan Dyer conseille une activité qu’elle nomme «fetching and pairing». Le principe est très simple et peut être réalisé avec de nombreux matériels. Je l’ai montré à Pauline avec un tiroir du cabinet de géométrie. Le tiroir est posé sur un tapis. Un 2ème tapis est déroulé à l’autre bout de la classe ou alors, on utilise une table. J’ai demandé à Pauline d’y apporter toutes les formes du tiroir, ne gardant sur mon tapis que les cadres.
Ensuite, j’ai donné à Pauline un petit plateau, j’ai pointé un cadre avec une baguette chinoise et demandé à Pauline de me rapporter dans son plateau la forme correspondante.


L’exercice possède de nombreux avantages: il fait travailler les enfants dans le mouvement, ce qui est important, à leur âge. Ensuite, il demande à l’enfant de faire un choix. Face à la table ou au tapis, il est seul pour décider quel objet ramener. Puis, lorsqu’il revient, il peut constater la pertinence ou non de son choix et repartir chercher un autre objet si son premier choix ne convenait pas. 
Susan Dyer indique que ce choix permet à l’enfant de progresser dans l’éducation de sa volonté. Lorsque l’enfant de cet âge répond à l’éducateur qu’il «ne sait pas quel matériel prendre», il dit la vérité. Il n’a pas encore suffisamment de maturité pour accéder tout le temps au choix de son activité. Exercer son choix dans un cadre circonscrit lui permet de s’approprier cet acte, d’en mesurer les conséquences et d’avancer dans la voie de l’éducation de la volonté qui mène à la véritable liberté.
D’ailleurs, j’ai constaté que juste après la présentation de cet exercice, Pauline avait une conscience très claire de ce qu’elle voulait faire et qu’elle a enchaîné les activités sans que j’ai besoin de m’occuper d’elle.

Cet exercice a encore un avantage non négligeable: il permet aux enfants de reprendre des matériels négligés et de se les approprier.
 
Lorsque l’enfant a compris le principe avec l’éducateur, on peut proposer à 2 enfants qui s’ennuient de travailler ensemble. C’est ce que j’ai fait avec Liv et Pauline. Elles ont beaucoup aimé travailler ensemble. Malheureusement, il y avait beaucoup d’enfants dans la classe aujourd’hui, avec lesquels j’avais à travailler. Or, au bout d’un moment, l’activité a dégénéré car elles n’ont pas su y mettre fin. Il faut donc que je veille à être disponible lorsqu’elles font cette activité pour repérer le moment où leur temps de concentration est dépassé et les aider à y mettre fin pour passer à autre chose (Susan Dyer a d’ailleurs un très bon article à ce sujet.)



vendredi 7 janvier 2011

Application


Cette première semaine après les vacances de Noël a été un peu difficile. Les retours de vacances sont toujours des moments délicats, particulièrement dans une classe Montessori où il faut veiller à recréer l’ambiance de travail. Chacun le sait, les congés de Noël ne sont pas vraiment propices au repos: les retrouvailles familiales sont plus souvent des moments bruyants, l’excitation règne autour des cadeaux, la nourriture abondante et les conditions climatiques fatiguent l’organisme.
Bref, généralement, un enfant se repose en retournant en classe après ces vacances-là!
Quant à moi, j’ai cumulé les difficultés puisque cette rentrée correspondait avec l’intégration de 3 nouveaux enfants lors des séances du matin, ce qui me rendait moins disponible pour veiller à l’ambiance puisque je devais leur faire des présentations...
Bref, cette première semaine ne fut pas idyllique, mais aujourd’hui, j’ai tout de même eu le plaisir de voir des enfants complètement absorbés dans leur travail. Ce fut particulièrement le cas avec Yasmine qui a passé beaucoup de temps à colorier ses symboles de grammaire avec un soin admirable puis, dans l’après-midi, Thérèse a touché le cabinet de géométrie avec une minutie et une application remarquable. Pour le plaisir, juste quelques images:




jeudi 16 décembre 2010

Etoiles de graines


Encore un bricolage de Noël toujours sur le même thème.
J’ai récupéré du carton gris d’un coté et glacé blanc de l’autre (emballage d’un paquet de bristol) que j’ai prédécoupé en petits carrés. Les enfants choisissent leur modèle, dessinent et découpent (prévoir des ciseaux qui coupent bien et le faire pour les plus petits, c’est difficile car le carton est assez dur).
Ensuite, j’ai prévu un large choix de graines petites et grosses, de couleurs différentes: millet, lentilles corail, lentilles vertes, lentilles blondes, lentille béluga (noir brillant, très joli), courges, riz, lin, café. J’ai mis dans le plateau des instruments pour aider à la mise en place: cuillère à verrines pour les petites graines, pince, couteau de peintre en plastique (pour pousser ou appuyer sur les graines).
J’ai réalisé moi-même quelques exemples pour donner des idées aux enfants.



Ce matin, Pauline qui avait vu faire Clémence et Sibylle et Dya m’a instamment demandé à faire une étoile de graines. J’étais sceptique: « C’est difficile, tu sais. Je pense que c’est plutôt pour les plus grands.» Pauline a insisté: «Je m’appliquerai bien.» J’ai accepté.
Pauline a tracé son étoile. Elle a essayé de découper et je l’ai aidée à terminer. Mais le collage, elle l’a réalisé toute seule et j’ai été proprement stupéfiée de sa concentration, de sa persévérance et de sa maîtrise du geste vu son âge (elle n’a que 3 ans et demi)! Le résultat est même très joli.
Liv voulait faire une étoile elle-aussi, quand Pauline a sorti ce plateau qu’elle ne connaissait pas, mais finalement, une fois l’activité disponible, elle n’a pas voulu la prendre.
L’ambiance était très calme ce matin et j’ai donc eu tout le loisir de filmer Pauline en plein travail. Voici un petit montage (parfois un peu flou, malheureusement).