Le contenu de ce blog est le reflet de mon cheminement dans la pratique de la pédagogie Montessori et n'engage que moi.
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jeudi 18 mai 2017

Les interactions des enfants en classe 3-6 ans


La classe Montessori 3-6: un monde souvent mal compris


Un certain nombre de personnes mal renseignées dénigrent la pédagogie au motif qu'elles favoriseraient l'individualisme à outrance. Le 12 octobre dernier, dans un article du site "Le café pédagogique", on pouvait lire une série de réactions négatives de professeurs des écoles au livre de Céline Alvarez dont la quasi-totalité pointait le collectif.
Sans doute parce que Céline Alvarez a été aidée par une fondation dotée par de grandes entreprises, et donc classée à droite, on sent dans ces réactions des thèmes surtout connotés à gauche autour du rôle social de l'école.
On peut ainsi lire: ""Il y a quelque chose d'inquiétant dans le temps passé par les élèves en enseignement individuel (...) A l'école on apprend à participer, à dédramatiser, à se réjouir de la réussite de l'autre, à vivre ensemble. Une telle répartition du temps c'est aller vers l'individualisme."
et plus loin: " sa méthode pose beaucoup de questions sur le collectif, la contextualisation des apprentissages " ou encore "Pour faire vivre les enfants en société c'est tout un travail. C'est par l'école que se construit la société. Or chez C.  Alvarez, c'est sacrifié à la performance individuelle. Je m'interroge beaucoup sur la transmission des valeurs. "

une attention commune vers un même but

Il suffit de regarder les nombreuses vidéos de classe du site de Céline Alvarez ou le très beau film "Le Maître est l'enfant" sans compter pléthores d'autres vidéos sur le net pour comprendre que les interactions entre les enfants ne se limitent pas aux temps de regroupement en début et/ou fin de demi-journée avec l'éducatrice et que la société n'est en rien sacrifiée à la performance individuelle.
Que ces dames du café pédagogique se rassurent c'est même une socialisation bien plus riche qu'à l'école traditionnelle qui se construit.

Une véritable communauté...


Comme je le rappelle dans mon dernier article sur le blog 6-12 ans, l'enfant entre 3 et 6 ans est dans la période que Maria Montessori appelle "l'embryon social". La classe est donc pensée pour que le petit enfant développe ses capacités sociales. C'est même un véritable laboratoire dans lequel l'enfant va pouvoir faire ses expériences à son rythme, recevoir les informations nécessaires pour  progresser et expérimenter les résultats de son comportement. La classe se transforme alors en une véritable "communauté enfantine", signe des interactions nombreuses et fécondes qui se jouent dans la classe.

Voyons donc dans cet article de quelle nature sont ces interactions, leurs bénéfices, les moyens de les développer et de contrôler qu'elles vont bien dans l'intérêt de l'enfant.

La classe comme lieu d'apprentissage et de mise en pratique des règles du vivre ensemble.


mardi 15 mars 2011

Marche sur la ligne


 Ça faisait longtemps que je voulais le faire, et bien sûr, il y avait toujours d’autres choses plus urgentes à faire! C’est en observant les enfants à Avignon que je me suis enfin décidée à préparer une corbeille d’objets pour le travail sur la ligne.
Le premier travail consiste à marcher lentement en mettant les pieds sur la ligne et, autant que possible, à «pas de fourmis». Cela suppose concentration et équilibre et beaucoup d’enfants ne font pas l’effort longtemps. Quand le mouvement est à peu près maîtrisé, nous utilisons des objets pour augmenter le niveau de maîtrise du geste de l’enfant: porter un plateau vide puis plein, un coquetier, vide puis avec un oeuf en bois, porter l’oeuf sur une cuillère, ou une bille dans une cuillère. Porter une clochette sans la faire tinter, porter un coussinet puis une corbeille ou un plateau sur sa tête...
Ensuite, on peut aussi marcher avec une génuflexion tous les pas ou tous les 2 pas (redoutable pour les adultes aux genoux fragiles!).
Le nouveau plateau a bien sûr été immédiatement repéré et la ligne -qui était tout de même régulièrement utilisée pour la marche - a connu un regain particulier d’intérêt.




mardi 9 novembre 2010

Une magnifique séance



Ce mardi, il y avait 5 enfants dont un de moins de 3 ans dans la classe. Le petit Tomaso a terminé son adaptation et nous a donc rejoint pour la première fois dès le début de la séance et a partagé notre temps de ligne. 
Chaque matin, lorsque les enfants arrivent, ils se déchaussent et placent leurs chaussures dans un panier en plastique. Seuls ou avec mon aide ou celle de leur parent, ils mettent leur manteau sur un cintre puis vont porter le tout dans le couloir. Puis, ils viennent s’installer sur la ligne.
Si un enfant est un peu en retard, pour l’instant, j’attends. Les enfants peuvent prendre une petite activité, feuilleter un livre seuls ou avec moi.

Lorsque nous sommes tous sur la ligne, nous avons nos petits rituels. Nous commençons par chanter une petite chanson de bienvenue pour chaque enfant. A tour de rôle, un enfant choisit dans quel ordre nous allons faire les salutations. 
Puis, je présente rapidement un petit élément collectif en lien avec le projet du moment. Ainsi, aujourd’hui, j’ai repris le panier des fruits secs d’automne. Nous avons nommé les fruits et les arbres dont ils sont issus. Une leçon en 3 temps collective a suivi.

Ensuite, nous disons la comptine ou chantons la chanson du moment. En ce moment, c’est une comptine des Belles Histoire de Pomme d’Api que j’avais apprise toute petite que nous disons. Elle travaille les rimes et la fin leur plaît beaucoup. Elle dit: «Pommes et poires, dans l’armoire; figues et noix, dans les bois; et le faiseur de bêtises, bien au chaud dans sa chemise.»

C’est alors le moment de faire un petit rappel sur une règle de la classe. Depuis la rentrée, nous travaillons principalement sur ne pas déranger les autres et comment venir me parler. Aujourd’hui, j’ai présenté un nouvel outil: le cercle rouge. J’ai découpé un cercle dans du papier rouge. Lorsque je le pose devant moi sur la table ou sur un tapis, c’est que je ne veux absolument pas être dérangée dans le travail que je fais avec un enfant. Ils ont donc pour consigne de ne pas me solliciter, même de la manière respectueuse que nous avons travaillé. Ils doivent essayer de trouver une solution seuls ou avec un autre ou attendre.

Nous disons alors une petite comptine qui nous permet de nous rappeler  que nous devons chuchoter ou parler à mi-voix. La comptine prépare l’ambiance de travail. J’aide les enfants à se préparer à se concentrer en faisant un petit exercice d’attention collective. Ça pourrait être un silence, mais en ce moment, il s’agit de se passer une clochette sans la faire tinter. Nous essayons de faire 2 tours sans un bruit. A ce moment, toute l’attention des enfants est tendue vers ce but collectif. Ils retiennent leur respiration quand c’est leur tour et suivent des yeux le parcours de la clochette en espérant qu’elle ne tintera pas. La réussite est la réussite de tous.

Quand la clochette revient près de moi, les enfants sont silencieux. Je leur demande de réfléchir à l’activité qu’ils souhaitent prendre maintenant et de se lever pour la commencer dès qu’ils ont trouvé. Je reste près des enfants sur la ligne jusqu’à ce que tous aient trouvés et soient en activité.

Je dois dire qu’aujourd’hui, ce temps collectif a vraiment été très efficace. A la fin du temps de ligne,  tous les enfants étaient au travail, dans une concentration et un silence impressionnants. Jusqu’à 11h environ, on n’entendait pas un bruit ou presque. Les enfants ont enchaîné les activités sans presque que j’intervienne autrement que pour les présentations que j’avais à faire.
L’agitation qui a commencé à émerger vers 11h relevait plus, selon moi, de la fausse fatigue. Nous commençons malheureusement un peu tard pour voir se dérouler une vraie séance Montessorienne.
En ce moment, je n’arrive pas à terminer les séances à 11h30, car, après un temps de latence, la plupart des enfants sont relancés dans l’activité et pourraient continuer. Nous verrons l’an prochain quand l’école commencera plus tôt.
En attendant, trêve de laïus et place aux photos:



jeudi 21 janvier 2010

Variations sur la ligne




J’ai repensé le placement de mes tables dans la classe. Du coup, la ligne est moins encombrée et elle est plus attractive pour les enfants.

lundi 9 novembre 2009

Le retour de la ligne


Avec le retour au calme dans notre vie, je peux me préoccuper des détails d’aménagements de la classe. Aujourd’hui j’ai décidé de m’occuper enfin de cette fichue ligne qui manquait.
Le scotch m’attendait depuis des semaines sur l’étagère, ça ne m’a pas pris 10 minutes et visiblement, elle a tout de suite plu à Pauline. Je constate d’ailleurs qu’à 2 ans et demi, elle maîtrise cet exercice beaucoup mieux que sa soeur ne le faisait à 3 ans et plus...

jeudi 24 septembre 2009

Travail sur la ligne avec plateau



En début de séance, j’avais montré à Pauline comment marcher sur la ligne. Du coup, en fin de séance, Clémence a voulu marcher sur la ligne, elle-aussi, mais avec une difficulté supplémentaire: elle a demandé un plateau sur lequel j’ai placé un pot de crayons.

mercredi 4 février 2009

Maîtrise du geste




Pauline progresse à une vitesse folle! Je ne parle même pas du langage qui est en pleine explosion avec une arrivée massive de verbes et les embryons de phrases qui vont avec...

Depuis 2 jours, Pauline a sa propre petite carafe à table (en verre, bien sûr: c’est le principe du contrôle de l’erreur. Si la carafe tombe et se casse, l’enfant sera bien plus porté à ne pas recommencer ce qui a mené à la chute, que si elle se contente de rebondir sur le sol...).

vendredi 26 septembre 2008

Matinée au jardin





Depuis quelques jours, nous avons la chance d’avoir des journées très ensoleillées. Ce matin, nous sommes donc sorties pour profiter de ce généreux soleil et travailler un peu le potager. Il y avait des salades à planter, mais avant, il fallait préparer la terre. Clémence a passé un bon moment avec moi: gratouillant la terre avec ses petits outils, observant un ver de terre, les fraisiers et leurs stolons, m’aidant à mettre à part les rejets de framboisiers...
Quand la terre a été prête, nous avons repiqué ensemble les salades, elle s’occupant d’arroser et moi de creuser et repiquer. Le travail de la terre et l’observation de la nature semblent bien lui convenir en ce moment, profitons-en!
Du coup l’après-midi, avant de monter en classe, nous avons pris le temps de rempoter les plantes prévues pour la classe et c’est encore Clémence qui a travaillé.

mardi 23 septembre 2008

Les vertus de la ligne


 Avant de commencer ce billet (le 100ème, déjà!), je voudrais remercier toutes les personnes qui viennent mettre des commentaires sur ce blog. Je reconnais de nombreuses personnes du forum Montessori ;-) En ce moment, je manque un peu de temps pour répondre, mais vos messages me vont droit au coeur et m’encouragent à trouver du temps pour continuer à poster.

Mais revenons à Clémence. Ces temps-ci, elle traverse une période un peu difficile. Est-ce lié au déménagement? à l’âge? Son autonomie lui fait parfois croire qu’elle peut décider et choisir au même niveau qu’un adulte sur tous les points et accepte difficilement les contraintes. Nous mettons le maximum d’huile dans les rouages, mais il reste tout de même de points où Clémence n’a pas le choix, et cela lui est difficile: elle râle, elle conteste, elle fait même preuve d’une certaine insolence. Il lui faut retrouver sa juste place dans la famille et comprendre que si elle peut beaucoup, elle ne peut pas non plus tout faire.