Le contenu de ce blog est le reflet de mon cheminement dans la pratique de la pédagogie Montessori et n'engage que moi.
Il ne saurait se substituer à une formation de qualité.
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mercredi 23 mars 2011

Début de semaine avec Aude dans la classe


Oui, oui, c’est bien Aude du blog «A la douce» que vous voyez! Cette semaine, nous avons commencé à travailler ensemble dans la classe pour préparer notre collaboration future à l'école. 
Lundi, Aude a surtout observé et pris les enfants en petits groupes pour leur faire planter des graines. 
Mardi, elle s’est lancée dans ses premières présentations à Liv et Tommaso.
Mercredi, complètement acclimatée (et pourtant, ce ne sont pas du tout les mêmes enfants que le lundi et le mardi!), elle s’est mise à aider les enfants à trouver un travail et à faire des présentations. 
Et la conclusion, c’est que les enfants l’adorent et que moi, je me sens super bien dans la classe avec elle! Cette semaine, Aude est partie le mercredi à midi car elle avait Alexandre et cela supposait une organisation pas très simple le matin pour l’emmener chez Eve. Mais elle reviendra au mois de mai, une semaine entière et sans enfants! Et en plus, elle aura son 2ème stage tout frais en tête! Vivement le mois de mai!



vendredi 18 mars 2011

Plateau de sable



Après un essai que j’avais jugé assez infructueux il y a 3 ans, j’ai remis en service un plateau de sable dans la classe. Même si le plateau présente le désavantage de ne pas posséder de repères pour l’enfant comme sur l’ardoise lignée, il a l’avantage de permettre un geste délié et spontané. Il permet une transition en douceur entre la lettre ou le chiffre rugueux et l’ardoise de calligraphie.
Il est en effet important que l’enfant s’exerce à tracer la lettre d’un seul geste fluide et sans crispation, même si la forme n’est pas parfaite. C’est pourquoi les cahiers de calligraphie avec des pointillés sont très mauvais: l’enfant essaie de suivre le tracé coûte que coûte. Résultat, il se crispe, son tracé devient fait de petites lignes brisées au lieu de produire de jolies courbes ou des lignes bien droites.
Le plateau permet de prendre confiance dans son tracé avant de passer à la contrainte des lignes sur l’ardoise. Le plateau a servi plusieurs fois cette semaine et particulièrement à Pauline qui a tracé de jolis chiffres et lettres.


Semaine de rentrée


Un récapitulatif photographique de cette semaine de reprise:




jeudi 17 mars 2011

Ecriture spontanée et digrammes


Dans le processus d’écriture spontanée, l’enfant demande à écrire des mots ou des phrases qu’il a en lui. Nous sommes donc parfois amenées à lui présenter une lettre qu’il n’a pas encore apprise, voire un digramme quand il s’agit d’un son qui se code avec 2 lettres. Nous avons donc dans la classe une série d’affiches comprenant les digrammes de base pour coder les sons suivants: «é», «è», «an», «in», «on», «un», «oi», «ou», «ch», «gn». Nous les utilisons pour amener les graphies de ces sons et l’enfants s’y réfèrent (elles sont au mur) lorsqu’ils écrit un mot qui contient ce phonème.
Cette semaine, Pauline a souhaité écrire «souris» (le nom de son doudou), ce qui a été l’occasion de présenter l’écriture du phonème «ou». Pour cela, nous sortons les 2 lettres rugueuses «o» et «u» et les faisons nommer à l’enfant, puis nous faisons se chevaucher les 2 tablettes et indiquons à l’enfant que ces 2 lettres ensemble et dans cet ordre là, font «ou». Nous sortons alors l’affiche du graphème qui comporte une image d’un objet ou d’un animal comportant le son dans son nom (ici, un ours).
Le lendemain, Pauline et Liv ont retravaillé sur des mots en «ou» et Pauline a voulu écrire «lapin», l’occasion de réutiliser l’affiche du «in» déjà présentée.


mardi 15 mars 2011

Marche sur la ligne


 Ça faisait longtemps que je voulais le faire, et bien sûr, il y avait toujours d’autres choses plus urgentes à faire! C’est en observant les enfants à Avignon que je me suis enfin décidée à préparer une corbeille d’objets pour le travail sur la ligne.
Le premier travail consiste à marcher lentement en mettant les pieds sur la ligne et, autant que possible, à «pas de fourmis». Cela suppose concentration et équilibre et beaucoup d’enfants ne font pas l’effort longtemps. Quand le mouvement est à peu près maîtrisé, nous utilisons des objets pour augmenter le niveau de maîtrise du geste de l’enfant: porter un plateau vide puis plein, un coquetier, vide puis avec un oeuf en bois, porter l’oeuf sur une cuillère, ou une bille dans une cuillère. Porter une clochette sans la faire tinter, porter un coussinet puis une corbeille ou un plateau sur sa tête...
Ensuite, on peut aussi marcher avec une génuflexion tous les pas ou tous les 2 pas (redoutable pour les adultes aux genoux fragiles!).
Le nouveau plateau a bien sûr été immédiatement repéré et la ligne -qui était tout de même régulièrement utilisée pour la marche - a connu un regain particulier d’intérêt.




samedi 12 mars 2011

Stage d'observation à l'école Montessori d'Avignon


J’ai profité des vacances de février pour faire un stage d’observation à l’école Montessori d’Avignon.
J’ai choisi d’aller aussi loin de chez moi car j’avais entendu dire grand bien de cette école par Princesse Petit Pois. De plus le fonctionnement de cette école ressemble énormément à ce que nous souhaitons mettre en place dans notre future école.
Cette semaine d’observation a été à la hauteur de mes espérances! Observer une classe constituée est vraiment un privilège et j’ai énormément appris en échangeant avec les éducateurs, la directrice, des parents, des salariés et des bénévoles.
 Edit 2016: voici ici la copie du billet publié à l'époque sur le site de l'école maintenant indisponible



Dans la communauté Montessorienne, il est d'usage assez courant d'aller observer les pratiques des autres écoles. Pouvoir observer une classe constituée - c'est à dire dans laquelle les 2/3 des enfants sont dans la classe depuis 1 ou 2 ans- est vraiment une expérience enrichissante et motivante. J'ai choisi d'aller observer les classes de 3-6 ans et 6-9 ans de l'école Montessori d'Avignon. Le choix d'une école aussi lointaine résultait d'une double motivation: d'une part la certitude d'y trouver une application fidèle des principes de la pédagogie Montessori et d'autre part la parenté étroite entre le fonctionnement de cette école et celui que nous envisageons pour l'Ecole Montessori d'Angers. Le résultat de mon observation a été à la hauteur de mes espérances.

J'ai passé les 2 premiers jours dans l'ambiance des 3-6 ans qui accueille 32 enfants. Le spectacle du ballet incessant des enfants qui enchaînent les activités, les temps de repos au coin bibliothèque ou les temps d'observation est toujours fascinant. Les enfants sont actifs, heureux de travailler. Les éducatrices, par leur présence bienveillante, garantissent l'ambiance de travail. Elles interviennent fermement mais avec douceur pour rappeler les enfants qui pourraient perturber les autres par leur comportement. Les enfants qui n'arrivent pas à trouver une activité sont pris en charge jusqu'à ce qu'ils aient trouvé un travail.
Tout cela compose une ambiance propice au travail dans laquelle les enfants s'épanouissent. Dès qu'ils ont commencé à aborder le travail du Langage (écriture/lecture/calligraphie) et des Mathématiques (numération/calcul), les éducatrices incitent les enfants à travailler un peu chaque jour dans ces 2 matières. Ainsi, ils ne perdent pas pied, progressent régulièrement et acquièrent tous un niveau surprenant lorsque qu'on ne connaît pas Montessori: les enfants lisent, écrivent et calculent avec plaisir et facilité.


J'ai ensuite passé 2 jours dans l'ambiance des 6-9 ans. Un groupe d'une petite vingtaine d'enfants avec une éducatrice. Là encore, il règne une ambiance de ruche. Les enfants travaillent, le plus souvent à plusieurs, qui sur une opération, qui sur de la grammaire ou de la conjugaison, qui de la géographie, de la biologie ou un exposé sur les dinosaures... Ils ont avec eux une feuille de route sur laquelle ils notent le travail qu'ils ont effectué. Cela leur permet de faire le point sur leur travail, seuls ou avec l'éducatrice.
En effet, en 6-9 ans, pas question de ne rien faire ! La liberté de l'enfant trouve une limite supplémentaire par rapport à l'ambiance des 3-6 ans: il a en effet le choix de ses activités, mais à condition d'acquérir au minimum les compétences demandées par rapport à son âge par le programme de son pays. Ainsi, si un enfant se passionne pour l'astronomie, il pourra passer beaucoup de temps à se documenter, à faire des expériences, fabriquer des maquettes, préparer des affiches ou des exposés. Ce travail sera l'occasion de travailler la lecture, l'écriture et le calcul. Mais on ne laissera pas l'enfant y passer tout son temps. Il devra consacrer un minimum de temps à l'étude plus académique du Langage et du Calcul et ne pas délaisser complètement les autres domaines culturels (géographie, botanique, anatomie, zoologie...).
En fin semaine, l'éducatrice fait donc un rapide bilan avec l'enfant et définit, le cas échéant, un certain nombre d'objectifs à réaliser pour la semaine suivante. Cela permet à l'enfant de pouvoir continuer à nourrir ses sujets de prédilection sans déséquilibrer le reste de ses apprentissages. Même si les écoles Montessori sont assez souples avec le programme défini par l'État, dans les grandes lignes, il est tout de même respecté. Cela permet aussi à un enfant qui devrait quitter une école Montessori de pouvoir s'intégrer à une classe "traditionnelle" sans avoir à rattraper de grands morceaux de programme.


Durant ces 2 jours, j'ai également fait quelques incursions dans la classe des 9-12 ans. L'école Montessori d'Avignon se distingue de beaucoup d'autres écoles en ce qu'elle propose aux parents qui le souhaitent de garder les enfants jusqu'à 12 ans, soit jusqu'à la fin de la classe de 6ème.
L'ambiance de travail est impressionnante. Tandis que des enfants se documentent sur les grands personnages des Guerres Médiques de l'Antiquité grecque, quatre autres "planchent" sur une série d'exercices d'algèbre et de géométrie qui auraient toute leur place à l'épreuve du Brevet des Collèges, d'autres écrivent un chapitre de leur roman et le soumettent à l'éducateur qui les aide à améliorer la syntaxe et à corriger les fautes, d'autres encore font de la Géographie ou décomposent des nombres en facteurs premiers...


Ces 4 journées de stage furent donc particulièrement intéressantes pour la mise en pratique de la pédagogie, mais aussi par l'occasion qui m'a été donnée de rencontrer des personnes qui ont créé cette école il y a maintenant 12 ans dans la même dynamique que nous aujourd'hui avec EMA. 
J'ai pu m'entretenir avec la directrice et fondatrice de l'école, mais aussi avec des bénévoles, des parents, des salariés qui ont été d'abord impliqués comme bénévoles.
Le parallèle entre leur histoire et ce que nous souhaitons mettre en place à Angers était vraiment frappant et cela nous incite d'autant plus à continuer dans cette voie.

Le fonctionnement de cette école - qui pratique des tarifs très bas et modulés en fonction des revenus - repose sur une grande implication des parents. Ceux-ci sont tout d'abord particulièrement concernés par la pédagogie Montessori qu'ils peuvent approfondir lors de soirées-conférences mais aussi en venant observer dans la classe et même manipuler le matériel avec les éducatrices plusieurs fois par an pour comprendre ce que font leurs enfants lorsqu'ils reviennent en clamant: "J'ai fait les trinôme!" ou "J'ai fait la table de Pythagore!"
En dehors de cet accompagnement de la scolarité de leurs enfants, ils s'investissent aussi dans le fonctionnement de l'association qui gère l'école, dans la gestion des comptes ainsi que dans le fonctionnement plus quotidien. Ainsi, la garderie après la classe est gratuite car entièrement prise en charge par des parents bénévoles. D'autres proposent des ateliers (anglais, sport, claquettes, théâtre...) ou accompagnent les sorties.
Avec les années, l'école a pu salarier du personnel pour le ménage, le secrétariat et le repas de midi. Mais les premières années, tout cela a fonctionné avec l'aide des parents. Au début, le ménage était donc assuré tous les soirs par un parent bénévole.
Chaque été, parents et éducateurs s'organisent sur une semaine pour réviser le matériel, en fabriquer ensemble, faire les petits et gros travaux d'entretien.
Bien sûr, il y a aussi la préparation de fêtes, de repas qui permettent de rapporter un peu d'argent et de faire connaître l'école.
C'est sans doute ce qui explique que - au même titre que les enfants dans chaque ambiance - les parents forment vraiment une communauté très impliquée pour faire vivre l'école et assurer les meilleures conditions aux enfants. 

Espérons que nous réussirons à créer une aussi belle synergie entre parents et éducateurs dans l'Ecole Montessori d'Angers que nous préparons!