Partout, dans tous ses livres, Maria Montessori le répète: le 1er devoir d’une éducatrice est de prendre soin de l’ambiance. Cela peut paraître bassement matérialiste, c’est simplement bien observé.
Elle nous dit que tout doit être propre, clair, brillant, ordonné, comme neuf. Evidemment, cela n’est pas toujours possible, mais il est vrai qu’un matériel poussiéreux, sale, tâché ou trop endommagé ou mal mis en valeur est généralement délaissé par les enfants.
Tous les jours, donc, nous devons nous préoccuper de notre ambiance: bien sûr balayer, aspirer le sol puis remettre le matériel à sa place mais aussi vérifier que les éponges sont humides, qu’il y a la juste quantité d’eau dans les bouteilles et les carafes, que le blanc de Meudon n’a pas séché, qu’il y a des chiffons propres... Bref, éviter autant que possible que l’enfant doive venir nous chercher parce qu’il lui manque quelque chose sur son plateau.
En ce qui concerne le rangement, il faut vérifier que la tour, l’escalier, les barres sont en ordre, vérifier que les blocs des cylindres sont correctement placés (le cylindres large à gauche), penser à ouvrir binôme et trinôme pour voir s’ils sont correctement remontés, refermer les cadres qui le nécessitent (les noeuds, notamment), vérifier que les plateaux de vie pratique sont dans le bon sens, que les ustensiles (cuillères, pinces...) sont placés au bon endroit pour être facilement manipulés etc...
Ça, c’est le soin de tous les jours. Mais, progressivement, les enfants sont intégrés à ce soin quotidien de l’ambiance. A la fin de la séance, chacun a un petit «service» à faire: balayer, épousseter un matériel, ranger les tables et les chaises, ranger les animaux de la ferme, ramasser ce qui traîne, donner un coup d’éponge sur les tables, vérifier la propreté et le rangement du chevalet et du meuble à bassines...
Les enfants sont généralement ravis de participer et cela les responsabilise par rapport à la classe qui devient vraiment leur lieu.
Et puis, tous les vendredis, j’ai pris l’habitude de faire un ménage plus poussé. Dès le dernier enfant parti, c’est mon petit rituel, parfois avec un peu d’aide des filles:
-toutes les éponges sont retirées et mises à laver
-toutes les bouteilles et carafes sont vidées. Tout ce qui contient de l’eau ainsi que les pipettes et les porte-savon à ventouses sont trempés dans l’eau chaude vinaigré: c’est rapide, écologique et radical pour avoir une verrerie impeccable. En prime, mon évier ressort complètement propre!
-Je retire tous les torchons, chiffons, tabliers, serpillière, nappes, sets de table, toiles enduites sales et je les mets à laver. J’en profite pour laver les torchons et serviette de la famille.
Ceci fait, je dégage au maximum le plancher en entassant tout ce qui peut l’être. Toutes les corbeilles, les tableaux, les tapis qui sont par terre ou contre les murs sont enlevés. Je sors les tapis rangés le long des étagères pour mieux aspirer et donner un bon de serpillière.
Ça c’est le minimum syndicale de chaque semaine. En plus, chaque semaine, je me concentre sur un point plus particulier: le dessous des étagères, le chevalet de peinture, le lavage des tables, le dépoussiérage poussé des plateaux de vie pratique...
Quand tout cela est fait et que la machine tourne. je suis enfin en week-end!