Aujourd'hui, je vous propose un article de synthèse sur les dictée muettes: leur histoire, leur utilisation, leur progression
I Un peu d'Histoire...
Les dictées muettes sont un matériel créé par Hélène Lubienska de Lenval.Cette jeune femme d'origine polonaise commença à se former à la pédagogie Montessori en 1929 et devint très vite une collaboratrice de Maria Montessori chargé notamment du développement de la pédagogie pour l'apprentissage en français.
Les 2 femmes travaillèrent en étroite collaboration jusqu'en 1934 mais des questions financières lors du Congrès de Nice et une intervention maladroite du mari d'Hélène à propos du matériel de mathématiques mit brusquement fin à leurs relations.
En faisant des recherches, je ne suis pas arrivée à retrouver de quand exactement datent les dictées muettes. Alors que beaucoup de sites mentionnent une date d'édition de 1962, on trouve sur le site la BNF la mention d'une édition de 1947. Le système des dictées muettes remonte donc à une époque ancienne.
Actuellement les dictées sont parfois un matériel boudé, voire rejeté, notamment sous l'influence de l'AMI. Il serait pourtant dommage d'ignorer cet outil qui a été conçu spécifiquement pour la langue française.
Le matériel des boites rose, bleues et vertes qui le remplace au sein de l'AMI reprend partie de son travail mais d'une manière différente.
Prenons le temps de voir comment ce matériel est présenté par son auteure elle-même.
J'ai eu la chance, il y a quelques années, de pouvoir accéder à la 1ère partie de ces dictées muettes sur Gallica , préfacée par Hélène Lubienska elle-même avec une seconde préface de Mlle Giordan. Le document ne semble plus accessible, mais je l'avais sauvegardé.
Hélène Lubienska de Lenval y décrit la méthode d'apprentissage de la lecture: les lettres muettes, puis la composition de mots en utilisant les dictées, enfin la lecture.
Elle explique comment elle a choisi les mots pour composer une suite graduée dans la difficulté:
"Il lui suffit de connaître sept lettres pour composer les neuf mots représentés par les images de la première série et plusieurs autres, tels or, sol, soc. Par la suite, chaque fois que je lui donne une nouvelle série d'images, il a une seule difficulté à remarquer et à retenir pour composer sans faute. Sa tâche étant bien définie, il travaille avec calme et assurance (les limites sont un appui pour son esprit)."
L'avantage de ce matériel est donc de posséder une progression extrêmement réfléchie, à la fois en terme de difficulté de décomposition mais également d'orthographe, puisque c'est une donnée que Maria Montessori ne pouvait intégrer (Les Italiens ont la chance d'avoir une langue phonétique!)
Je vous parlerai dans la suite de cet article de cette progression.