Aujourd'hui, un article de fond sur un grand sujet classique en pédagogie: Réel et imaginaire.
C'est
LE sujet qui fâche certains stagiaires au cours de la formation, celui
qui suscite le plus d'incompréhension, sans doute parce qu'il va à
l'encontre de certaines idées qui ont le vent en poupe en éducation et à
contre-courant d'un certain consumérisme actuel.
Maria
Montessori a une très haute estime de l'imagination et c'est pourquoi je
vous propose de démarrer en étudiant le concept d'imagination et son
rôle pour comprendre ensuite sa position sur le réel et l'imaginaire en
3-6 ans.
Maria
Montessori consacre régulièrement de longs développements sur
l'imagination dans ses livres. Un chapitre entier du deuxième tome de Pédagogie Scientifique (PS) est nommé "Imagination". Dans L'esprit Absorbant (EA), un chapitre est nommé "Elaboration ultérieure au moyen de la culture et de l'imagination", dans De l'enfant à l'adolescent (EAA),
le chapitre s'intitule "Passage à l'abstraction - rôle de l'imagination
ou la sortie, clef de la culture." Et dans le dernier livre publié, L'enfant est l'avenir de l'homme (EAH),
la conférence XXIV s'intitule "le développement de l'imagination" et
les 3 conférences suivantes traitent aussi de l'imagination.
Rien
qu'à la lecture de ces titres de chapitres, on se rend compte que
l'imagination a une grande importance et qu'elle entretient un rapport
étroit avec l'abstraction et avec la culture.
Maria Montessori donne plusieurs définitions fortes de l'imagination:
"C'est la véritable manifestation omniprésente de l'intelligence humaine." (EAH)
"L'imagination est la base même de l'esprit; elle élève les choses sur un plan supérieur, sur le plan de l'abstraction." (EAA)
"L"esprit
de l'enfant peut-il se limiter à ce qu'il voit? Non; il a un type
d'esprit qui dépasse les limites du concret: il a la possibilité d'imaginer. Cette possibilité de voir les choses qui ne sont pas présentes à ses yeux révèle une forme supérieure d'esprit." (EA).
L'imagination
est donc hautement désirable et Maria Montessori est particulièrement
explicite sur ce point dans sa leçon de 1946 (EAH). Pour elle,
l'imagination fait partie de l'intelligence, et distingue l'Homme de
l'animal. Elle est à la base de la Culture: "Sans elle, aucune culture
n'existerait." "C'est l'imagination qui nous permet d'acquérir les
éléments de notre culture, de retenir les images que nous rassemblons
dans notre esprit et de nous en servir pour créer."
L'imagination,
c'est cette capacité à pouvoir se créer une image mentale d'un être
vivant, d'une chose, d'un lieu, que nous n'avons pas devant les yeux.
Mais elle précise: "Ce n'est pas la mémoire qui nous permet d'imaginer
des choses que l'on ne voit pas: il s'agit d'une construction créée par
une activité interne." (EAH)
On voit bien en quoi
l'imagination est une composante de l'intelligence. Plus loin, elle
ajoute: " Nous avons cette possibilité de reconstruction, qui permet à
notre intelligence d'aller bien au-delà des limites de nos perceptions
sensorielles." (EAH).
Notre capacité à imaginer est en
effet indispensable pour pouvoir comprendre tout ce dont nous n'avons
pas une connaissance directe. Personne en effet, même avec les moyens
modernes, n'a la possibilité de voyager partout dans le monde et dans
l'Univers et, a fortiori, encore moins celle de pouvoir remonter
dans le temps. Mais c'est parce qu'il possède cette capacité à imaginer
que l'enfant peut s'intéresser à tout ce qui est différent de son mode
de vie, aux espaces lointains et aux périodes anciennes. Puis
d'abstraire et de manipuler les idées pour raisonner.
"Personne
n'a jamais eu sous les yeux tous les insectes de l'univers; mais le
monde s'acquiert psychologiquement à travers l'imagination." (EAA)
"Comme nous ne pouvons apporter le tout; c'est à l'enfant à l'imaginer."
(EAA).
Dans la conférence de Londres (EAH) comme dans l'Esprit
Absorbant, Maria Montessori nous parle de cet exemple d'un enfant
hollandais qui entend régulièrement que son oncle a fait deux fois le
tour du monde. C'est en voyant le globe dans la classe qu'il comprend de
quoi ses parents parlaient. La vue du globe permet enfin à son
imagination de se fixer sur une image qui amène du sens à cette phrase
entendue.
Et quelques paragraphes plus loin, elle nous indique
que "l'imagination de l'enfant est perpétuellement en action.".
"L'imagination des enfants doit être en perpétuelle activité pour se
développer au maximum." (EAH).
Alors
quoi? On nous aurait donc menti? Nous pourrions (devrions, même)
proposer des histoires imaginaires aux enfants en 3-6 ans?
Si
vous avez bien lu le titre de cet article, vous remarquez qu'il est
question d'imaginaire et d'imagination. Et l'un n'est pas synonyme de
l'autre.
Maria Montessori n'emploie jamais le mot imaginaire en tant que nom. Dans de nombreux livres elle effectue une opposition
entre l'imagination et la fantaisie (PS, EAA, L'Enfant).
La fantaisie est en lien avec l'irréel et le fantastique alors que l'imagination "ne peut avoir qu'une base sensorielle". (PS)
Pour
Maria Montessori, le petit enfant passe par une phase naturelle où il
est "fasciné par le fantastique, par le surnaturel, par l'irréel." Mais
cela correspond pour elle à un stade immature de l'esprit de l'enfant.
En
effet, le travail de l'imagination et la créativité qui peut en
découler ne peut vraiment se déployer que par un contact suffisant avec
le réel. "Celui qui imagine doit posséder une réserve d'impressions
sensibles, et plus celles-ci sont exactes et parfaites, plus la forme
créée est puissante. Les fous parlent de choses fantastiques et nous ne
disons pas pour cela qu'ils ont beaucoup "d'imagination". Entre la
confusion délirante de la pensée et la "figure" de l'imagination, il y a
un abîme. (...) Il faut que chacun, pour développer son imagination, s'appuie d'abord sur la réalité." (PS) (c'est moi qui souligne.)
Dans
le même ouvrage (PS), Maria Montessori nous dit combien cette
expérience du réel doit être suffisante et de qualité: "Il ne suffit pas
d'un vague appui sensoriel à la création imaginative. Elle n'est pas la
divagation sans fin de la fantaisie dans des images de lumière, de
couleurs, de sons, d'impressions, mais une construction entièrement liée
à la réalité."
Dans l'Enfant est l'avenir de l'Homme, elle
explique que vers 5 ans, l'enfant entre dans une "période de
l'imagination" qu'elle décrit comme le moment où l'enfant "construit des
éléments mentaux". Elle précise: "Cette construction se fonde sur des
éléments recueillis dans l'environnement.". Elle décrit ensuite
l'intense travail de construction d'une image mentale de ce petit garçon
qui tente de comprendre comment on peut faire le tour du monde et
comment la vue du globe a pu donner un corps sensoriel à son imagination
ce qui lui a apporté une intense satisfaction et l'apaisement de
pouvoir enfin comprendre par l'imagination ce qu'il n'arrivait pas à sa
figurer, faute d'expérience sensorielle suffisante.
Maria
Montessori nous dit: "La paix mentale existe lorsque l'enfant réussit à
compléter une construction de l'imagination. (...) Pour réaliser une
construction mentale, (...) l'humain doit soit vivre l'expérience
lui-même, soit parvenir à une image mentale."(EAH)
Lorsque
l'enfant arrive à 6 ans, un nouveau cap arrive par rapport à
l'imagination qui devient le pivot de l'apprentissage. Le temps de
l'esprit absorbant se termine et fait place à l'esprit comprenant qui
doit s'appuyer sur l'imagination: "La grande différence entre ces deux
périodes, est que dans la première, l'enfant absorbe alors que dans la
seconde, il construit." (EAH)
En
tant qu'éducateur, nous ne devons pas nous tromper de plan de
développement. Proposer à un enfant de 6-12 le même environnement qu'à
un 3-6 ne lui convient pas et l'inverse est vrai également.
Dans
un environnement 3-6 ans, le rôle de l'adulte est d'aider l'enfant à
construire ce répertoire sensoriel qui lui sera si nécessaire pour la
période suivante. Il a besoin de bien connaître le monde qui l'entoure
pour pouvoir se lancer à la conquête de l'Univers entier dans le plan
suivant. Entre 3 et 6 ans, il est équipé de son esprit absorbant pour
pouvoir collecter un maximum d'informations sans effort. Il s'adapte au
monde qui l'entoure, tel qu'il peut le voir et tel qu'on le lui
présente.
Dès les premiers mois de vie, le nouveau-né se
comporte comme un petit scientifique observant le monde qui l'entoure.
Des expériences montrent qu'il se montre très surpris si on lui montre
l'image d'un objet qui monte alors qu'il aurait dû tomber ou s'il voit
un objet bleu dans une boîte alors qu'on venait d'y mettre sous ses yeux
un objet jaune.
C'est que l'enfant s'imprègne de toutes les
expériences qu'il a vécues pour en tirer des lois (les objets tombent et
ne volent pas). C'est une énorme élaboration mentale pour le jeune
cerveau de l'enfant qui a tout à découvrir par lui-même! Songez que
quand il vient au monde, il ne distingue pas encore bien ce qui fait
partie de son corps et ce qui appartient au corps de sa mère.
Dans
cet environnement qui constitue sa zone d'exploration et qui lui permet
de construire à la fois sa personnalité et les bases de son savoir et
de sa culture, l'adulte joue un très grand rôle. L'enfant a bien
conscience que l'adulte a beaucoup plus d'expérience que lui et donc
plus de savoir. La portée de la parole de l'adulte est donc très grande.
Or,
nous dit Maria Montessori, nous, les adultes nous abusons bien souvent
de la confiance que les enfants ont en nous. C'est dans Pédagogie Scientifique
que Maria Montessori se lance dans le réquisitoire le plus vif contre
cette tendance: "Nous croyons pourtant développer beaucoup l'imagination
de l'enfant en lui donnant à croire comme vraies des choses
fantastiques." Et de citer le Père Noël ou la Befana italienne. "Mais
comment ce qui est le fruit de notre imagination pourrait-il développer l'imagination des enfants? Nous seuls imaginons et non eux: ils croient, ils n'imaginent pas. La crédulité est,
en effet, une caractéristique des esprits non évolués auxquels manquent
l'expérience et la connaissance des choses réelles, et auxquels
l'intelligence qui distingue le vrai du faux (...) le possible de
l'impossible, fait encore défaut. Est-ce la crédulité que nous voulons développer chez
nos enfants? (...) Est-ce cette imagination illusoire construite sur la
crédulité que nous devons "développer" chez les enfants?"
Ces
propos de Maria Montessori semblent tellement contemporains! J'entends
tellement de personnes affirmer qu'il faut développer l'imagination des
enfants dès le plus jeune âge, comme si l'imagination des enfants
n'était pas complètement naturelle. Pour ces personnes, ne pas raconter
d'histoires fantastiques aux petits enfants et se contenter de la beauté
du monde réel serait triste et réducteur. Pourtant, il n'est que de
se rendre dans une école Montessori pour voir que les enfants n'y sont
pas tristes, qu'ils s'émerveillent de la nature, qu'ils sont heureux de
comprendre le monde qui les entoure, de maîtriser les dangers potentiels
par l'expérience.
A l'inverse, que constate-ton chez
l'enfant que l'on maintient dans la fantaisie et qui n'a pas le loisir
de d'expérimenter le réel? Maria Montessori nous en parle longuement
dans l'Enfant. Cet enfant-là, par manque de possibilité
d'expérimenter le réel fuit dans l'imaginaire, dans la fantaisie. C'est
souvent un enfant qui a du mal à se poser, il est désordonné, il peut
être violent. Sa fuite dans l'imaginaire peut même l'amener à dresser
des barrières psychiques qui vont rendre difficile les apprentissages
par la suite. Cet état coupé de la réalité amène également de nombreuses
peurs chez l'enfant.
Pourtant "Tout ce qui met l'enfant en
rapport avec la réalité et autorise son expérience lui apporte
l'intelligence des choses et éloigne l'état perturbateur de peur."
Actuellement,
l'exposition précoces des garçons aux histoires de super-héros provoque
également un autre effet: une mise en danger par méconnaissance de ce
qui est possible ou de ce qui ne l'est pas. A l'inverse, Maria
Montessori décrit la prudence des enfants de ses écoles, prudence
qui s'appuie sur l'expérience et qui leur permet d'utiliser très tôt
des couteaux, des allumettes, de traverser une rue, de rester près d'un
bassin, parce qu'ils ont développé à la fois la connaissance du danger
et la maîtrise de leurs actes par l'expérience du réel.
C'est
donc par double respect de l'enfant, respect des besoins de son
développement naturel et respect de sa dignité que l'éducateur
Montessori privilégiera au maximum les histoires vraies ou réalistes
dans son ambiance, évitera les contes (qui seront lus et relus avec
délices dans la période suivante) et s'interdira de faire croire à
l'enfant quelque chose de faux ou qui n'existe pas.
Maria
Montessori nous dit: "Nous devons accompagner l'enfant dans son travail
de construction. L'humain doit se construire au moyen de l'imagination,
mais la plupart du temps, l'enfant en est réduit à recueillir ça et là
l'information dont il a besoin dans un monde qui n'est pas préparé pour
lui. (...) Puisque la nature le pousse à comprendre le monde, nous
devons préparer un environnement dans lequel il pourra choisir ce qui
est nécessaire à la construction de son imagination. Il y a une
différence entre offrir cette aide qui s'adresse une vie entière et
raconter des contes de fées." (EAH)
C'est donc tout
l'environnement préparé de la classe 3-6 qui répond à cette exigence de
développer l'imagination de l'enfant, cet outil si puissant de son futur
développement.
Pourtant, pour de nombreuses personnes,
l'environnement d'une classe Montessori semble triste. Elles pensent
qu'il manque de variété, de créativité. Ces personnes raisonnent avec
leur esprit d'adulte en oubliant que cet environnement s'adresse à des
enfants de 3 à 6 ans dont le fonctionnement est très différent
d'eux-mêmes. En réalité, il est pensé pour répondre aux besoins réels
des 3-6 ans mais beaucoup de personnes se font des idées sur l'enfant de
cet âge.
Quant
au manque de créativité, c'est vraiment une idée fausse. Les enfants
ont réellement la possibilité d'exercer leur créativité dans de nombreux
domaines. Les combinaisons de la tour et de l'escalier, les triangles
constructeurs, les cylindres colorés par exemple, mais également les
formes à dessin, l'écriture spontanée, la peinture, le dessin, le
modelage...
En fait, tout l'environnement d'une classe 3-6 est
pensé pour donner aux enfants les outils dont ils vont avoir besoin pour
se développer ensuite: autonomie, répertoire sensoriel, langage oral
précis et riches, langage écrit, bases du calcul, culture, techniques
artistiques et artisanales (découpage, collage, coloriage, peinture,
tissage, couture....). Pour parler en langage montessorien, c'est une
sorte de période embryonnaire dans laquelle se mettent en place tous les
éléments que l'enfant va utiliser et développer ensuite.
L'imaginaire
appartient à l'enfant. Chaque enfant en possède un et nous le
respectons. Proposer du réel à l'enfant ne signifie pas qu'on lui
interdise l'accès à son imaginaire.
Lui apporter du réel lui
permettra de combattre ses peurs s'il en a et de sortir de son
imaginaire si celui-ci représente une fuite.
Si l'enfant est
équilibré, le réel lui permettra de construire très solidement les bases
de ses futurs apprentissages et nourrira son propre imaginaire qui
pourra s'extérioriser sous la forme d'une créativité spontanée,
personnelle, individuelle et non téléguidée par le projet de
l'enseignant pour la classe entière. Doublement armé de la maîtrise des
techniques et de la connaissance fine du réelle, il pourra alors
produire une oeuvre originale.
N'ayons
donc pas peur du réel pour les enfants de 3-6 ans et sachons attendre
leurs 6 ans pour leur donner tous les contes, les mythes, les légendes
et les romans fantastiques sont ils se délecteront (et dont Maria
Montessori se délectait elle aussi).
Ceci est le copié-collé sur la plateforme Blogger de mon ancien blog "Journal Montessori" avant qu'il ne soit définitivement supprimé. Depuis mai 2016, je l'abonde à nouveau pour des articles de fond sur la pédagogie Montessori en 3-6 ans ou sur des publications récentes. Bienvenue à tous, parents ou enseignants. Ce blog est un lieu d'échanges de savoirs et de pratiques.
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Le contenu de ce blog est le reflet de mon cheminement dans la pratique de la pédagogie Montessori et n'engage que moi.
Il ne saurait se substituer à une formation de qualité.
Toutes les photos et les textes sont ma propriété. Nul n'est autorisé à les utiliser sans mon autorisation expresse.
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DONC Pas de petit chaperon rouge alors pour ma fille 2 ans?? qui adore cette histoire de loup. et les contes du pere castor?? je suis vraiment interpellée par votre article auquel j adhere a 100%. que genre de livres dois je alors lui lire?
RépondreSupprimerLorsque j'ai commence ma formation j'étais interrogative mais la différence entre l'imagination et la crédulité ainsi qu'entre la féérie et l'imagination m'avait beaucoup parlé. Avec un peu de recul, je trouve celà très vrai.
RépondreSupprimerJ'ajouterais même : les images que nous leur montrons peuvent amoindrir leur imagination. Pour le vérifier : demander à des enfants de dessiner la reine des neiges ou blanche neige. Ils dessineront quasiment tous les images des dessins animés (même s'ils n'ont pas vu les dis dessins animés comme ma grande !). Et c'est bien compliqués de lui (ma grande) expliquer que ces dessins correspondent à une personne qui l'a imaginé comme celà.
J'avais'lu sur un blog ief orienté Charlotte Mason qu'elle preconisait de lire aux enfants des histoires sans images pour que l'enfant invente son "décor" lui-même. J'ai trouvé celà assez pertinent alors qu'à l'heure actuelle on ne trouve pour les petits que des albums.
De même qui n'a jamais éte déçu d'une adaptation au cinéma d'un grand livre car nous ne nous étions pas représenté les scénes et les personnages de cette manière. Mais que gardons nous en tête ? Notre représentation ou l'adaptation cinématographique ? Me concernant c'est l'image vue qui reste....
Pour les livres, je ne lis quasiment pas de contes à mes enfants (mais ils en ont quelques uns), quasiment pas d'histoire avec des animaux qui parlent ou alors il faut que l'histoire soit particulièrement belle, vraiment bien illustrée et cerise sur le gateau avec une problématique qui nous intéresse. La sélection à la bibliothèque est donc drastique et la fouille s'apparente parfois à de la spéléo mais on trouve de très beaux albums racontants des histoires vraies ou plausibles. On peut aussi chercher des titres sur les blogs Charlotte Mason qui parlent des living book.
Servane
Merci pour ce témoignage Servane et pour cette réflexion sur l'imagination que Maria Montessori partagerait certainement.
SupprimerVotre commentaire me fait penser qu'un article sur des livres à proposer serait sans doute bienvenu. ;-)
Bonsoir, voici un petit témoignage sur ce thème avec le recul de plusieurs années...
RépondreSupprimerCette question entre imaginaire et imagination avait provoqué pas mal de réflexion en moi à l'époque de ma formation. Ma fille avait alors 7 ans et "vivait" dans l'imaginaire. Nous l'avions baigné (croyant bien faire à l'époque) dans un environnement de contes, lutins et autres....que ce soit les histoires ou les dessins animés.
Ma fille croyait que les fées et la magie existaient!
Suite à la formation, je n'ai eu de cesse de lui faire vivre le réel, lui montrer le monde qui l'entoure, etc.... Mais malgré tout je n'ai jamais complétement réussi. Aujourd'hui elle a 13 ans, elle est encore assez crédule face "à l'univers magique".
Pour illustrer le propos, récemment , elle m'a avoué que vers 10 ans, elle avait cru une copine qui lui avait raconté des histoires de vampires et de peur, elle n'avait pas dormi durant plusieurs jours.
Son frère (il a presque 10 ans), qui a bénéficié d'un environnement montessorien depuis sa naissance, a une imagination très riche et pourtant n'est pas du tout crédule, il fait bien la part entre réalité et imaginaire. Il peut lire avec plaisir des livres du style Harry Potter tout en faisant la part des choses.
Merci Marie Hélène pour cette article très clair sur le sujet :-)
Un grand merci pour ce témoignage qui a le mérite de bien mettre en évidence la distinction entre imagination et crédulité.
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