Aujourd’hui, Clémence avait décrété qu’elle ne voulait faire “que de la Vie Pratique”. Je lui ai dit qu’elle pourrait en faire autant qu’elle voudrait, mais que j’aimerais qu’elle fasse un peu de Langage car elle n’en avait pas fait depuis mercredi dernier.
Clémence s’est donc dépêchée de lire les mots de sa boite avant de décider qu’elle ferait de la peinture.
Elle y a passé une heure et demi, peignant d’abord des “parcours” (au départ, c’était des déplacements de danseuses, ensuite, c’est devenu un parcours “acrobatique” comme on en trouve dans les foires). Ensuite, elle nous a fait une collection de sirènes, dauphins et sorcière des mers.
Oui, je sais, c’est pas bien, en plus d’être intoxiquée à Cendrillon, elle l’est aussi à La Petite Sirène :-(((
Notez quand même qu’elle disait :”Moi, je peins des choses qui n’existent pas en vrai.” Ouf!
Quand l’attrait pour le dessin a commencé à s’estomper, je lui ai demandé si cela l’intéresserait que je lui montre une activité de mélange avec des encres colorées.
Clémence avait bien repéré les petites bouteilles munies de compte-gouttes ainsi que la palette. Elle était donc largement d’accord. J’ai trouvé l’idée de cette activité sur un blog anglo-saxon. J’ai trouvé intéressante la possibilité de travailler les mélanges des couleurs primaires en utilisant très peu de matière et en travaillant la motricité fine.
Evidemment, si l’on veut rester montessorien, il vaut mieux avoir travaillé le compte-gouttes avant, en vie pratique, pour que l’enfant puisse se concentrer sur le seul mélange des couleurs et ne pas découvrir le maniement de l’instrument au cours de cette présentation. Outre la difficulté que cela pourrait présenter pour certains enfants, pour d’autres, la découverte du compte-gouttes risque d’être tellement intéressante que le véritable objectif de l’exercice pourrait échapper totalement à l’enfant.
Mais revenons à l’activité: je fais choisir à Clémence une couleur (le rouge, bien sûr, le magenta est tellement proche du rose!) Je montre comment dévisser la bouteille et mettre 1 goutte d’encre dans 2 godets voisins.
Puis Clémence choisit une 2ème couleur: le bleu. Je dépose 1 goutte à côté des 2 premières. Avec un pinceau trempé dans l’eau, je trace une ligne rouge et une ligne bleue sur un papier.
Dans le godet central, je dépose une goutte bleue sur la goutte rose. Je mélange avec le pinceau et trace sur le papier: nous obtenons un bleu très foncé.Une deuxième goutte de rouge, et voilà le violet!
Ensuite, je laisse Clémence continuer avec le jaune qu’elle mélange d’abord avec le bleu puis le rouge. Il faut bien sûr veiller à bien rincer le pinceau entre les traits.
Dans un dernier temps, je propose à Clémence un mélange des 3 couleurs. Nous obtenons d’abord un marron tirant sur le noir, puis avec une goutte de rouge et de jaune supplémentaires, nous obtenons le marron.
Ensuite, Clémence a demandé à peindre avec les couleurs obtenues et a constaté qu’en ajoutant de l’eau, les couleurs s’éclaircissaient. Le résultat était très joli car ce sont des encres-aquarelles donc les couleurs sont magnifiques.
Après la petite vaisselle de la palette, Clémence s’est absorbée dans un lavage des mains en règle. (je crois que nous y serions encore si je n’avait pas demandé à Clémence de s’arrêter pour aller goûter.
Et la surprise du jour, c’est qu’après s’être lavée les mains, au lieu d’aller goûter, elle s’est emparée d’un petit livre de Léo et Popi et s’est concentrée dessus longuement. Elle ne disait rien mais semblait essayer de lire. Finalement elle m’a appelée pour que je lui lise l’histoire. Dans les premières pages, je lui ai fait lire un ou deux mots de temps à autres. A la fin, elle est arrivée à lire des petites phrases comme “Le docteur parle avec maman.” ou “Le docteur dit: “Bravo Léo, tu es en bonne santé!”
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