La venue de Sibylle et Dya a été pour Clémence l’occasion de remettre les pieds dans la classe. Je me suis attaquée à la rénovation d’une nouvelle pièce, le travail est presque réduit à néant ces derniers temps. Néanmoins, le temps de cette séance d’atelier, Clémence a travaillé et ce d’autant mieux que -pour la première fois- j’avais décidé de lui accorder un peu de temps à elle-aussi. Elle étais ravie que je prenne un peu de temps avec elle pour la faire lire pendant la séance, puis elle a pris des activités ou observait silencieusement ses amies au travail, comme un enfant a le droit de le faire dans une classe Montessori.
Quant à Sibylle et Dya, malgré la chaleur intense, elles ont bien travaillé elles-aussi. Dya continue sur sa lancée: son travail est d’une grande concentration, très sérieux, elle veut apprendre et elle progresse vite. Elle a aujourd’hui découvert la 2ème dictée muette et en a écrit presque tous les mots. Après les barres bleues, elle est passées aux rouges et bleues avec la même délectation et cela ne l’empêche pas de passer de longs moments concentrée sur des activités de vie pratique ou sensorielle.
Sibylle, elle, sort tout doucement de la relative réserve dans laquelle elle se tient. Jusqu’à présent, elle a tendance à ne pas trop prendre de risques: elle passe beaucoup de temps sur des activités certes constructives mais qu’elle maîtrise déjà relativement bien. On alors, elle organise son travail pour ne pas se trouver en difficulté: elle déroule son tapis juste à côté des étagères et transporte les cubes de la Tour Rose en prenant bien soin de les placer dans l’ordre les uns à côté des autres sur le tapis avant de les empiler. Notez bien qu’en Montessori, cela n’est nullement un problème, ce n’est pas “de la triche”. Cela montre juste que l’enfant n’est pas encore totalement en confiance pour accepter le risque de se tromper, voire de terminer une activité sans avoir réussi.
Aujourd’hui, Sibylle a encore aligné ses cubes roses dans l’ordre avant de les empiler. Mais lorsqu’elle a travaillé l’escalier marron, elle a posé ses prismes en désordre et a passé un long moment dessus, acceptant de passer du temps et de défaire une partie de son travail pour réussir à placer un prisme. Pendant ce moment, elle était toute entière dans son activité et je l’ai sentie se lâcher et expérimenter jusqu’à ce qu’elle arrive toute seule à sa solution.
Après ce moment, elle est revenue à des choses plus simples, mais je pense que ce moment va être décisif pour la suite.
Par contre, j’ai commis une erreur en lui présentant les barres bleues. Le matériel l’attire depuis plusieurs séances, mais elle n’était pas encore tout à fait prête. Rien de grave, mais un moment instructif pour moi, qu’il faudra que je garde en mémoire pour la suite. On veut toujours aller trop vite, surtout quand on est en atelier et qu’on ne voit pas souvent les enfants. On a tendance à se dire qu’il faut aller plus vite puisqu’on a peu de temps. Méfiance!
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