Dans une classe Montessori, il peut paraître étonnant de voir des bouts de chou faire de la zoologie et de la botanique en utilisant un vocabulaire inconnu à bien des adultes.
Il ne faudrait pas croire qu’il y ait un désir d’élitisme là-dessous. Juste la volonté d’utiliser les merveilleuses capacités de l’enfant à leur juste mesure.
Notre société propose à outrance de la fantaisie et du merveilleux aux enfants dès le berceau. Pourtant, commencez à parler de la nature simple et proche à un enfant et vous le verrez fasciné. Emmenez-le observer une araignée qui tisse sa toile, une coccinelle qui dévore des pucerons et son intérêt s’éveille.
Parfois, il peut commencer par avoir peur. Mais si vous-même, vous faites taire cette peur qui peut être en vous, que vous vous mettez au niveau de l’animal et que vous commencez à parler de la vie de cette petite bête, alors, même l’araignée sera observée et sa toile admirée.
La Zoologie et la Botanique Montessori commencent par là: la connaissance intime avec une nature proche. Avant de parler des éléphants, on commence par observer les araignées, les coccinelles, les lézards, les lombrics, les merles...
Avant de sortir la nomenclature de Botanique, on sort au jardin, on observe, on nomme ce qu’on connaît déjà avant de donner le vocabulaire inconnu.
Il peut sembler pédant de vouloir apprendre tant de vocabulaire à l’enfant. Mais d’abord, rappelons-nous que nous ne lui faisons pas apprendre par coeur. Il retient parce qu’il s’entraîne et qu’il a naturellement une très grande mémoire à cet âge. Et si nous offrons tout ce vocabulaire précis à l’enfant, c’est aussi pour éduquer son oeil. On distingue mieux 2 éléments si on peut les nommer.
«Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement», écrivait Boileau. C’est exactement ce que nous recherchons. Donner les clefs du monde avec le vocabulaire approprié. Prendre l’habitude d’observer les choses en détails, c’est donner les premières clefs de la démarche scientifique.
Pour l’enfant, cela se fait très simplement. Et c’est le début d’une prise de conscience de la beauté et de la fragilité de la nature.
D’autres enfants, dans les cours de récréation de Maternelle sont capables de mémoriser le nom de toutes les cartes Pokémon. Autant utiliser l’esprit absorbant de l’enfant à autre chose!
Alors, chez nous, dès que nous en avons l’occasion, nous observons les plantes et les animaux et nous nous émerveillons. Et puis, progressivement, nous donnons du vocabulaire.
L’étonnant, c’est que ce vocabulaire sera très certainement en grande partie oublié par l’enfant. Mais en lui, il aura la trace de cette acuité du regard, de la précision dans le vocabulaire. Et si, plus tard, son chemin re-croise celui de la Botanique, alors le vocabulaire reviendra très vite, accompagné de toutes les sensations concrètes qui ont présidé à son apprentissage. Une expérience que je n’ai pas vécue, mais qui m’a été rapportée à propos de petits Montessoriens maintenant adultes.
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