Je ne sais pas si l’expression “les enfants sont comme des éponges, ils retiennent tout” est née avant ou après les travaux de Maria Montessori. En tout cas, j’ai eu aujourd’hui la preuve éclatante que l’esprit du petit enfant absorbe tout, non seulement ce qu’on lui explique, mais tout le reste de son environnement.
Cet après-midi, nous avons profité de la sieste de Pauline pour “travailler” tranquillement. Après un escalier marron, Clémence veut que je lui présente les cylindres de couleur. Je montre d’abord comment les classer en ligne. “C’est comme l’escalier marron!” Puis les empiler. “C’est comme la Tour Rose!” Puis Clémence aligne et empile à son tour les cylindres.
Jusqu’ici, rien de très extraordinaire.
Puis Clémence me demande une deuxième boîte. Je sors donc les cylindres verts. Et là, tout se connecte dans la tête de ma petite exploratrice du monde: “Maman, ce cylindre, c’est comme celui du 2ème bloc des cylindres, mais il n’a pas de bouton!” Et avant que j’ai pu faire quoi que ce soit, elle se précipite sur le bloc, attrape précisément le bon cylindre et constate avec jubilation en les plaçant l’un contre l’autre que ce sont les mêmes! Et de prendre 2, 3 puis 4 autres cylindres et de les comparer: “Tu vois, maman, c’est les mêmes!” Elle va même jusqu’à enfiler un cylindre vert dans le bloc pour vérifier autrement qu’ils sont bien semblables.
Je dois avouer que je n’avais pas fait le rapprochement, mais l’oeil et la main de Clémence - qui avaient déjà passé beaucoup de temps avec ses blocs - avaient bien “absorbé” les dimensions de ces cylindres et malgré l’absence de bouton et la différence de couleur, c’était une évidence pour elle.
Après cette belle découverte, elle n’a plus voulu s’occuper des cylindres colorés mais a ressorti les blocs. Elle a commencé par les faire consciencieusement l’un après l’autre. Mais aujourd’hui, elle avait visiblement envie d’aller plus loin dans son expérimentation de l’objet: avec les 2 premiers blocs, elle a décidé d’essayer de placer chaque cylindre dans chaque trou, sans doute pour vérifier qu’il n’avait qu’une seule place possible.
Quant elle a eu constaté qu’à chaque cylindre ne correspondait qu’un seul emplacement, elle a travaillé plus rapidement avec les 2 derniers blocs.
Je lui ai ensuite demandé si elle voulait essayer de travailler avec 2 blocs ensembles. Elle a été enthousiaste au point qu’ensuite elle m’a demandé de travailler avec 3 puis les les 4 blocs ensembles!
Après cette “orgie” de cylindres qui l’a occupée un très long moment, Clémence a voulu travailler avec les cartes des saisons et des couleurs. Pendant qu’elle s’occupe de classer les cartes, elle constate: “Ça, c’est comme les tris, maman!” Eh oui, classer et trier sont bien la même activité!
Quelle joie de pouvoir contempler ce petit esprit qui s’éclaire...
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